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Philippe Labro : des maîtres de l’info et le Goncourt

Philippe Labro, écrivain, cinéaste et journaliste. [THOMAS VOLAIRE]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour DirectMatin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

 

JEUDI 31 OCTOBRE

Visite, rue Froissard, dans le 3e arrondissement à Paris, d’une belle exposition dans la Galerie Joseph : Les 50 moments-clés de JFK. Comment n’irais-je pas, puisque, parallèlement, sort en libraire mon livre consacré à cet homme, sa mort à Dallas, les mystères, les portraits, etc. ?

Moi qui pensais avoir à peu près tout vu, depuis cinquante ans, des milliers de photos de la saga de JFK et sa femme, je suis surpris et ravi de découvrir toutes sortes de clichés et d’instants inédits. En outre, ce petit trésor d’images est accompagné d’intelligentes et pertinentes légendes dues au commissaire de l’exposition, Frédéric Lecomte-Dieu. L’expo dure jusqu’au 30 novembre. Je conseille vivement sa visite.

 

SAMEDI 2 NOVEMBRE

L’annonce de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, bouleverse, effraye, indigne non seulement toute la politique toute l’opinion publique mais, particulièrement, ce que l’on peut appeler la communauté journalistique. C’est une consœur et un confrère qui sont morts, et cela, dans le cadre honnête de l’exercice d’une profession.

Pour avoir, à quelques reprises, été en contact avec les excellentes équipes de RFI cette radio, dont le rôle, dans toute l’Afrique, est de grande importance , je connais l’esprit qui anime cette valeureuse rédaction, et, comme tout porteur de carte de presse, je m’incline avec respect, devant cette fin absurde et horrible, qui va soulever, dans les jours qui viennent, émotion, questions, et hommages.

Je retiendrai, le lendemain, dans La Provence, un bel éditorial signé du directeur de la rédaction, Olivier Mazerolle. Il dit à propos de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : «Un journaliste n’a pas vocation à s’exposer en victime offerte. Mais il se trouve toujours des volontaires, qui ne sont pas pour autant des têtes brûlées. Ils répondent seulement à cette obligation ardente pour laquelle ils ont choisi ce métier, qui est “d’aller voir”. Pour raconter, pour informer. Il ne s’agit ni de courage, ni de gloriole. Il s’agit d’une pulsion pour être en conformité avec ce que l’on doit être.»

 

LUNDI 4 NOVEMBRE

Les prix littéraires sont révélés. Le Goncourt à Pierre Lemaitre dont Bernard Lehut, à RTL, avait annoncé la «goncourabilité», bien avant tout le monde, et le Renaudot à Yann Moix dont j’avais parlé dans ces colonnes, il y a quelques semaines.

Son Naissance n’est pas d’accès très facile, en apparence. En réalité, c’est une œuvre puissante et passionnée, et je salue Moix un ami. Je pourrai aussi, le 6 novembre, me féliciter que Jean-Paul et Raphaël Enthoven, obtiennent le Femina-Essai pour leur Dictionnaire amoureux de Proust là encore, signalé ici il y a quelques semaines !

Quel autre pays que la France accorde une telle importance à la saison des prix littéraires ? En quelques jours, les unes des journaux écrits ou télés-radios ont fait une belle part à la littérature, aux livres. Il est bon de s’en réjouir. Si nous accordons encore autant d’importance à cette «distribution de prix» (pour reprendre la formule de l’école où du lycée, du temps où l’on «distribuait» des prix aux bons élèves et la récompense était toujours un livre !) c’est que nous ne sommes par encore tout à fait numérisés conditionnés par le tweet, le blog, la tablette, le Web, le virtuel, etc. Je n’ai rien contre cette modernité, au contraire, mais perpétuer et maintenir l’importance de l’acte de lecture est un devoir et les jurés de ces prix, pourtant si décriés, le remplissent à merveille.

 

Philippe Labro : "Une ferveur autour de JFK"

 

 

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