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Femme voilée : 3 mois de prison avec sursis pour le mari

Mickaël Khiri, le 20 septembre 2013 à la sortie du tribunal de Versailles [Martin Bureau / AFP/Archives] Mickaël Khiri, le 20 septembre 2013 à la sortie du tribunal de Versailles [Martin Bureau / AFP/Archives]

Michaël Khiri a été condamné vendredi à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Versailles, pour s'être violemment opposé au contrôle d'identité de sa femme intégralement voiléee en juillet, à Trappes, incident qui avait provoqué trois nuits de violences.

Cette condamnation est conforme aux réquisitions du procureur de la République Vincent Lesclous qui avait estimé en septembre que la réaction de Michaël était "injustifiée" face à une loi qui n'est "pas discutable", en l'occurrence celle qui interdit depuis 2011 le port du voile intégral dans l'espace public.

A son procès, le jeune homme originaire de Seine-Saint-Denis et employé dans un kebab, avait affirmé trouver ce contrôle d'identité "illégitime" en plein ramadan, un soir où il rentrait avec sa femme, son bébé et sa belle-mère pour rompre le jeûne chez cette dernière.

"Je ne vois pas pourquoi on nous imposerait cette loi qui est illégitime", avait lâché d'une voix calme Michaël Khiri, qui était arrivé seul à l'audience, pull noir à capuche, pantalon large et baskets.

Ce soir du 18 juillet, trois policiers en patrouille avaient voulu contrôler l'épouse, Cassandra Belin, qui porte un niqab. Mais les choses s'enveniment lorsque la belle-mère s'interpose. Un policier aurait bousculé cette dernière. "Ma femme a crié +pourquoi est-ce que vous faites cela ?+, le ton est monté", avait expliqué Michaël, reconnaissant avoir alors tiré l'un des policiers par l'arrière parce qu'il "a saisi (sa) femme par le voile".

"On a essayé de faire ça le plus proprement possible", avait réfuté un des trois policiers parties civiles, venus en uniforme à l'audience.

Par ailleurs, le parquet de Versailles a ouvert une information judiciaire pour "incitation à la haine et à la discrimination raciale" contre un policier du commissariat de Trappes soupçonné d'avoir partagé une image à connotation islamophobe sur son compte Facebook, en marge des violences urbaines de juillet, a annoncé vendredi à l'AFP le procureur Vincent Lesclous.

Ce gardien de la paix a participé au contrôle d'identité mouvementé d'une femme intégralement voilée à Trappes, le 18 juillet, incident qui avait provoqué trois nuits de violences dans cette banlieue. Il aurait notamment partagé sur son compte Facebook, fermé depuis, une photo du groupe "Les femmes blanches sont les plus belles". Sur cette photo reprenant le logo de la municipalité de Trappes et proclamant "la douceur de vivre", une femme portant le niqab était représentée sous un ciel éclatant devant une mosquée.

 

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