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«Menaces» visant un professeur de philosophie de Trappes : l’enquête classée sans suite

Une enquête pour «menaces sur personne chargée de mission de service public» avait été ouverte en janvier 2021 par le parquet de Versailles. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le parquet de Versailles a classé sans suite l’enquête sur les «menaces» dont un professeur de Trappes (Yvelines), Didier Lemaire, assurait être l'objet à la suite de l'assassinat de Samuel Paty en 2020, a-t-on appris ce mardi 1er février.

En novembre 2020, ce professeur de philosophie avait publié dans L'Obs une lettre ouverte intitulée «Comment pallier l'absence de stratégie de l'État pour vaincre l'islamisme ?». Une lettre ouverte parue un mois après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty par un jeune Tchétchène qui lui reprochait d'avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

LA MONTÉE DE L’ISLAMISME À TRAPPES INQUIÈTE

Didier Lemaire, soudain très médiatisé, avait participé à de nombreuses émissions de télévision, y affirmant être la cible «de propos haineux» et «d'attaques» dans sa ville de Trappes. Cette affaire avait rallumé la polémique sur le poids des islamistes dans cette ville des Yvelines qui avait vu le départ de dizaines de ses jeunes vers la Syrie et pris un tour très politique.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait proposé à l'enseignant une «protection rapprochée», que Didier Lemaire avait acceptée. Une enquête pour «menaces sur personne chargée de mission de service public» avait été ouverte en janvier 2021 par le parquet de Versailles. «On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées», avait alors indiqué le parquet.

C'est cette enquête qui a été classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée, près d'un an plus tard, fin décembre 2021, a précisé le ministère public Didier Lemaire, qui n'est plus enseignant de philosophie à Trappes, a été détaché par l'académie de Versailles auprès du conseil régional d'Ile-de-France, a-t-on appris auprès du rectorat.

Le principal intéressé a assuré à CNEWS «ne pas être surpris» de ce classement sans suite «dans la mesure», dit-il, où la police lui avait «conseillé de porter plainte» tout en lui disant «que les propos rapportés pouvaient être interprétés comme des "opinions"». «Je ne suis pas surpris. C'est une décision juridique conforme au droit», a-t-il ajouté.

Pour autant, selon lui, «la question évidemment se pose [...] des propos des gens qui vous accusent de stigmatiser des élèves ou une population, voire d'être islamophobe et raciste», et ce, d'après ses propos, d'autant plus dans un «contexte de jihadisme d'atmosphère et de recomposition des forces jihadistes».

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