François Hollande a donné le coup d’envoi des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Un devoir de mémoire essentiel pour Max Gallo, auteur de 1914, le destin du monde et 1918, la terrible victoire (éditions Xo).
Pourquoi ces commémorations sont-elles importantes ?
La Première Guerre mondiale est un événement majeur qui a changé le destin du monde, et dont nous sommes les lointains descendants. Il est bon que les Français, et ceux qui s’intéressent à l’histoire, sachent ce qu’a vécu cette génération. Sans la Première Guerre mondiale, le Seconde Guerre mondiale n’aurait jamais eu lieu.
Quel message doit-on retenir de ce conflit ?
Il a montré que le massacre n’a pas fait plier la résistance, mais créé du patriotisme. Des hommes se sont sacrifiés en toute connaissance de cause. Plus d’1,3 millions de soldats français sont morts, soit une moyenne de 1 000 soldats tués par jour durant quatre ans. Les commémorations doivent être denses et profondes, loin de l’idée d’un tourisme culturel. Car c’est un souvenir sacré.
Quelle est la résonance de ce conflit, notamment par rapport à celui de la Seconde Guerre mondiale ?
Certes, de camp d’Auschwitz, il n’y en a pas eu lors de la Première Guerre mondiale. D’une certaine manière, on pourrait considérer que l’horreur n’a pas été dépassée comme lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais la Première Guerre mondiale a engendré elle aussi son lot de souffrances, comme avec la première utilisation de gaz asphyxiants contre des combattants.
Aujourd'hui tous les survivants de la Grande Guerre ont disparu. Cela complique-t-il le travail de mémoire ?
Il est vrai que les survivants apportent un témoignage charnel, plus émouvant. Mais ils sont partis, et nous devons désormais nous reporter sur les témoignages, les livres, les archives filmées, pour découvrir, à nouveau, la Grande Guerre.
Mais le temps qui passe ne va-t-il pas à terme effacer le souvenir de ce conflit ?
Nous avons célébré en 1989 le bicentenaire de la Révolution Française. Je suis donc persuadé qu’il y aura des Français pour célébrer les 200 ans de la Première Guerre mondiale.