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Dekhar devrait être présenté à la justice

Image de caméra de surveillance diffusée par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense [ / Préfecture de police de Paris/AFP] Image de caméra de surveillance diffusée par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense [ / Préfecture de police de Paris/AFP]

Les enquêteurs tentaient encore vendredi de faire la lumière sur la personnalité d'Abdelhakim Dekhar qui, deux jours après son arrestation, devrait être présenté à la justice pour tentatives d'assassinat à Libération, BFMTV et La Défense.

Une tâche compliquée par la stratégie du tireur présumé, qui continuait vendredi de garder le silence au cours de sa garde à vue, son avocat dénonçant le fait qu'on lui refuse l'accès au dossier de l'enquête.

Abdelhakim Dekhar, 48 ans, a été interpellé mercredi soir dans un véhicule garé dans un parking souterrain de Bois-Colombes, en banlieue parisienne: il a été dénoncé par l'homme qui l'hébergeait depuis juillet dans la ville voisine de Courbevoie, ce qui a mis fin à deux jours d'une vaste chasse à l'homme en Ile-de-France.

Outre l'attaque vendredi 15 novembre du siège de BFMTV, dans le sud-ouest de Paris, où il n'avait pas ouvert le feu, le parquet de Paris soupçonne cet homme déjà condamné en 1998 dans l'affaire Rey-Maupin d'avoir grièvement blessé lundi un assistant photographe dans les locaux de Libération, avant de tirer sur une banque de La Défense et de prendre brièvement en otage un automobiliste pour s'enfuir.

Les traces ADN retrouvées sur plusieurs scènes de crime, qui avaient déjà permis aux enquêteurs de conforter la thèse d'un auteur unique pour ces attaques, ont ensuite confondu M. Dekhar.

Infographie sur le parcours du tireur de "Libération" Abdelhakim Dekhar des années 90 à son arrestation [ / AFP]
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Infographie sur le parcours du tireur de "Libération" Abdelhakim Dekhar des années 90 à son arrestation
 

Sa garde à vue, qui a débuté mercredi soir, a été prolongée jeudi et s'achève vendredi soir au plus tard. Un temps détenu dans les locaux de la brigade criminelle, au fameux "36" Quai des Orfèvres, le suspect a dû être transféré en raison de son état de santé à l'hôpital de L'Hôtel-Dieu situé à proximité, qui abrite une unité spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale.

Le suspect avait été interpellé dans un "état semi-conscient" après une prise de médicaments qui laisse penser à une tentative de suicide.

"Droit de se taire"

Etape obligatoire dans les affaires criminelles, le parquet de Paris, qui dirige l'enquête confiée à la brigade criminelle, devrait ouvrir une information judiciaire, notamment pour tentatives d'assassinat, enlèvement et séquestration, ce qui entraînerait la désignation d'un juge d'instruction. Cette ouverture devrait intervenir vendredi dans la journée.

L'homme qui aurait grièvement blessé un photographe au siège de Libération à un arrêt de tramway à Paris, le 18 novembre 2013 [ / AFP/Archives]
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L'homme qui aurait grièvement blessé un photographe au siège de Libération à un arrêt de tramway à Paris, le 18 novembre 2013
 

S'il a répondu aux questions sur son état-civil, M. Dekhar a fait valoir lors de sa garde à vue son "droit de se taire" sur les faits qui lui sont reprochés, comme l'y autorise le code de procédure pénale.

Son conseil, Me Rémi Lorrain, a expliqué à l'AFP cette décision en déplorant que son client n'ait pu consulter son dossier. Il a ainsi repris à son compte une vieille revendication des avocats sur les droits de la défense en garde à vue.

Pour les enquêteurs qui cherchent à comprendre ce qui aurait poussé M. Dekhar à s'en prendre à deux médias et une banque, il s'agit notamment de retracer le parcours du suspect, venu de la mouvance autonome d'extrême gauche, depuis qu'il est sorti de prison en 1998. Il avait été condamné pour avoir fourni le fusil à pompe utilisé lors de l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin, qui avait fait cinq morts, dont trois policiers, en 1994 à Paris.

Le procureur de Paris, François Molins, a indiqué jeudi que le suspect avait laissé des écrits "confus" évoquant un "complot fasciste", fustigeant la "gestion des banlieues", le "capitalisme", mais aussi le rôle des médias dans la "manipulation des masses".

 
 

 

 

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