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Dekhar avait commis des violences conjugales

Image de caméra de surveillance prise le 18 novembre 2013 et diffusée le 19 novembre 2013 par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense [ / Préfecture de police de Paris/AFP] Image de caméra de surveillance prise le 18 novembre 2013 et diffusée le 19 novembre 2013 par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense [ / Préfecture de police de Paris/AFP]

Abdelhakim Dekhar, soupçonné d'être le tireur qui a grièvement blessé un assistant photographe de Libération, a été condamné en 2013 par la justice britannique au port d'un bracelet électronique pour des violences conjugales, assure le quotidien Libération dans son édition de jeudi.

 

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Dekhar était arrivé en Grande-Bretagne en 1998 après avoir purgé une peine de prison en France pour avoir fourni le fusil à pompe utilisé lors de l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin, qui avait fait cinq morts, dont trois policiers, en 1994 à Paris.

Le 17 janvier 2013, selon Libération, Dekhar a été condamné pour "coups et blessures" par le tribunal de St Albans, situé à une trentaine de km au nord de Londres.

Il a été condamné à porter un bracelet électronique, à effectuer des travaux d'intérêt général et à être soumis à un "couvre feu" pendant six mois, soit jusqu'au 16 juillet 2013. La justice britannique lui a également interdit d'approcher son ex-compagne Valentina, une étudiante d'origine lettone et les deux garçons qu'il a eus avec elle, nés en 2004 et 2006.

Dekhar avait fait appel de sa condamnation mais avait perdu le 14 octobre. Il avait donc été condamné à payer 400 livres (480 euros) de frais de justice. "Le rejet de son appel, le 16 octobre et, du coup, le caractère définitif de sa condamnation pour violences conjugales, peuvent expliquer sa décision de rester en France", écrit Libération.

Selon les recherches de Libération, Abdelhakim Dekhar avait épousé en 2000 une jeune étudiante turque, Gamze Aras. Le couple a vécu à Ilford, au nord-est de la capitale britannique.

C'est dans cette banlieue qu'il a rencontré, en 2000, le jeune Français S., "cadre dans la finance", qui l'hébergera à côté de Paris, avant de le dénoncer le 20 novembre.

Mis en examen vendredi soir pour tentatives d'assassinats, enlèvement et séquestration, le tireur présumé est également soupçonné de menaces de mort contre le rédacteur en chef de BFM TV, le 15 novembre, avec un fusil à pompe à crosse et canon scié.

 

"Infâmes journaputes"

Le 18 novembre, après avoir tiré sur le jeune photographe de Libération puis tiré des coups de feu devant une banque à La Défense et pris en otage un automobiliste, l'homme aurait dormi à l'hôtel Rivoli, rue des Mauvais garçons (4ème arrondissement de Paris), où il a laissé une valise contenant sa carte d'identité, ses "dernières volontés" en anglais et un texte de revendication contre les médias, "infâmes journaputes", les banques et le système capitaliste, selon les mêmes sources.

Selon Le Parisien/Aujourd'hui en France, Dekhar exprimait dans un des courriers retrouvés "sa vision d'un complot ourdi par le grand capital et diffusé par les médias pour le retour du fascisme".

Un exemplaire de "l'Homme révolté" publié en 1951 par Albert Camus se trouvait également dans la valise, assure Le Parisien/Aujourd'hui en France. Dans cet essai, le Prix Nobel de Littérature développe les thèmes du meurtre et de la révolte. "On ne peut pas se priver de s'interroger sur un lien éventuel entre ces écrits et les actes reprochés à Dekhar", souligne une source proche de l'enquête, citée par Le Parisien.

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