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Un maire UMP s'en prend violemment aux roms

Incendie dans un camp de roms le 7 février 2011 à Bobigny [Pascal Raymond / AFP/Archives] Incendie dans un camp de roms le 7 février 2011 à Bobigny [Pascal Raymond / AFP/Archives]

Le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), Luc Jousse, s'en est violemment pris aux Roms au cours d'une réunion publique le 12 novembre, regrettant que les secours aient été appelés "trop tôt" pour éteindre un incendie qui s'était déclenché dans un camp.

L'UMP a immédiatement condamné "avec la plus grande fermeté" ces propos enregistrés à l'insu de l'élu par un habitant et diffusés mercredi par le site internet d'information Mediapart.

"Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu. Neuf fois des départs de feux éteints par le Sdis, dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes. Vous savez ce qu’ils font: ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes! Un gag! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours!", l'entend-on dire, sous les rires de l'assistance.

"Les Roms, c'est un cauchemar", ajoute encore M. Jousse, qui brigue un troisième mandat dans cette commune de 13.000 habitants du golfe de Saint-Tropez que le FN ambitionne de conquérir aux municipales de 2014.

Christian Jacob le 12 novembre 203 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Christian Jacob le 12 novembre 203 à l'Assemblée nationale à Paris
 

Pour le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, qui a réagi sur BFMTV, ces propos sont "inacceptables", "choquants" et "justifient une sanction". Un "bureau politique se réunira mercredi 11 décembre" et prendra "les sanctions appropriées", a annoncé le parti.

Contacté par l'AFP, le maire de Roquebrune-sur-Argens a dénoncé un "procès d'intention, une manipulation politique" de la part de Mediapart, s'offusquant notamment du titre de l'article. "Dire que je souhaite brûler les Roms est juste honteux alors que par neuf fois, c'est moi qui ai appelé les secours!", a-t-il dit.

Lors de ce conseil de quartier, Luc Jousse explique s'être trouvé face à "une population excédée par l'immobilisme de l'Etat qui, malgré une décision de justice favorable à l'expulsion des Roms, ne fait rien". "Ces propos sont des propos de quelqu'un du public que j'ai répétés, en disant bien qu'ils n'étaient pas de moi, et c'est une erreur, je le concède", a-t-il assuré.

"Le 11 décembre, s'il le faut, j'irai m'expliquer. On ne peut pas m'exclure sur une phrase que je n'ai pas prononcée", estime le maire.

SOS Racisme a annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte. Pour l'association, "les propos de cette nature et d'une telle violence, particulièrement lorsque ce sont ceux d'un élu de la République, ne doivent jamais être passés sous silence et nécessitent des sanctions fermes".

"Ce nouvel épisode s'inscrit dans le mouvement particulièrement inquiétant de hausse de l'intensité des violences racistes et des insultes insoutenables. Dans ce contexte, la dérive progressive de composantes importantes de l'UMP vers l'expression haineuse, notamment à l'égard des Roms déjà visés par M. Estrosi, nous préoccupe", ajoute SOS Racisme.

En juillet, le maire UMP de Nice Christian Estrosi, qui était interrogé sur la récente occupation illégale de terrains par des tziganes dans sa ville, avait promis de "mater" ces derniers, en taxant de "délinquants" ceux qui installent leurs caravanes sans autorisation.

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