En direct
A suivre

Le ministère de la Défense à Balard, fin du gros oeuvre et haute sécurité

Vue du chantier du nouveau ministère de la Défense à Balard, dans le sud de Paris, le 17 janvier 2014 [Joel Saget / AFP] Vue du chantier du nouveau ministère de la Défense à Balard, dans le sud de Paris, le 17 janvier 2014 [Joel Saget / AFP]

Un an avant la date prévue pour la livraison du chantier du nouveau ministère de la Défense à Balard, dans le sud de Paris, le gros œuvre est désormais achevé sur l'immense site qui allie architecture futuriste et sécurité haut de gamme.

La Défense à Balard sera "un modèle pour la maîtrise de la dépense publique et la modernisation des équipements", a assuré vendredi Jean-Yves Le Drian lors d'une visite du chantier.

Le regroupement de l'ensemble des services du ministère actuellement disséminés sur douze sites parisiens permettra une meilleure cohérence et la mise en commun des moyens de fonctionnement, a affirmé le ministre de la Défense: "Tous les acteurs vont se retrouver sur le même site, avec des conditions de travail assez optimales et une incitation à l'action en commun très forte."

Le nouveau ministère, dont la toiture principale gris foncé en cours d'assemblage rappelle la voilure d'un avion furtif, a poussé en un temps record aux confins du XVe arrondissement. Un ensemble de 420.000 m2 de bâtiments neufs (145.000 m2) ou rénovés, bordé par le boulevard périphérique. Trois parcelles s'y côtoient, avec les immeubles de bureaux de la "corne Ouest", le coeur du ministère au centre, qui accueillera le bureau du ministre et les états-majors des armées, et les immeubles rénovés de la Cité de l'Air, à l'est. Trois tours centrales symbolisent les trois armées - armées de Terre, de l'Air et Marine - qui garderont ainsi leur identité.

Le projet Balard doit être un élément majeur de la réorganisation des armées prévue par la nouvelle Loi de programmation militaire (2014-2019). "L'enjeu c'est à la fois l'amélioration de notre organisation, le meilleur emploi de l'argent public et l'efficacité de notre action", résume le ministre.

Le coût global de l'ensemble est de 3,5 milliards d'euros, dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) de 30 ans. L'Etat devra ainsi payer une redevance annuelle de 154 millions pendant la durée du PPP. Près de 10.000 personnes des différents services de la Défense devraient être à terme regroupées à Balard, dont la réalisation permet, selon le ministre, "une rigueur de gestion nettement plus forte qu'auparavant".

Sécurité renforcée

Attribué début 2011 à un consortium d'entreprises conduit par Bouygues Construction, le monumental projet Balard avait fait l'objet d'un recours de la Ville de Paris, rejeté début 2013, qui n'a pas perturbé les travaux.

Vue du chantier du nouveau ministère de la Défense à Balard, dans le sud de Paris, le 17 janvier 2014 [Joel Saget / AFP]
Photo
ci-dessus
Vue du chantier du nouveau ministère de la Défense à Balard, dans le sud de Paris, le 17 janvier 2014

Par ailleurs, une enquête judiciaire a été ouverte en février 2011, instruite à Paris par les juges Serge Tournaire et Guillaume Diaeff, sur d'éventuelles malversations lors de l'attribution du chantier.

Jusqu'à 2.000 personnes ont travaillé sur le site en 2013. Un chantier dont la prochaine étape s'annonce sensible. "Il reste un gros morceau, le second oeuvre, les finitions, c'est complexe et ça doit être très affiné", souligne l'architecte Nicolas Michelin, l'un des concepteurs du projet.

La sécurité est une préoccupation essentielle dans un ensemble destiné à être le coeur de la défense française. Les bâtiments ont été construits selon des normes strictes (structures renforcées, dispositifs "anti-piégeage", sas pour filtrer les entrées...). Et les systèmes informatiques devront être fortement sécurisés pour parer à toute intrusion. "La sécurisation de l'ensemble du site est maximum", a affirmé Jean-Yves Le Drian. Mais les récentes affaires d'écoutes et d'espionnage, y compris entre alliés, montre l'ampleur du défi dans un ensemble qui comptera 15.000 postes de travail, 11.000 téléphones fixes, 1.000 km de fibres optiques et 200 systèmes de visioconférence.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités