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Michelosi condamné à huit ans de prison

José Allegrini, avocat de Ange Marie Michelosi, le 19 février 2014 au tribunal de Marseille [Bertrand Langlois / AFP/Archives]
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Ange-Marie Michelosi, présenté comme le "pilier" d'une affaire de trafic de drogue et détention d'armes jugée depuis le 19 février à Marseille, a été condamné jeudi à huit ans de prison.

Le tribunal correctionnel a en outre prononcé des peines de trois à six ans de prison contre huit de ses co-prévenus, le neuvième, Don Jacques Serreri, étant relaxé.

Impliqués à différents degrés, ils comparaissaient pour acquisition et détention de stupéfiants, d'armes et d'explosifs ainsi que pour association de malfaiteurs en vue de commettre un trafic de drogue et un vol en bande organisée, en l'occurrence la probable attaque d'un centre-fort.

"A défaut d'avoir affaire à une mafia, on retrouve clairement des méthodes mafieuses que l'on constate d'ailleurs dans d'autres dossiers corses", avait observé le procureur Sylvie Odier, évoquant notamment "une société de secours mutuel qui agit aux dépens de la société civile au bénéfice de ses seuls membres".

Elle avait requis neuf ans à l'encontre de Michelosi, "chef de clan" de 25 ans à l'histoire familiale tragique, déjà condamné à deux reprises.

A l'audience, il avait livré le récit d'une existence "conditionnée" par les décès de ses proches, disant vivre dans la peur depuis les assassinats de son père, en juillet 2008, et de sa tante Marie-Jeanne Bozzi, ancienne élue tombée sous les balles en avril 2011.

"Des faits qui peuvent paraître suspects à vos yeux, c'est ma vie", avait-il expliqué, remerciant ses compagnons de box, "plus que des amis", pour l'avoir protégé. Il avait plaidé coupable pour le dépôt d'armes et d'explosifs retrouvé chez lui, héritage de son père, mais nié toute implication dans le trafic de stupéfiants.

Son avocat, Me José Allegrini, a dénoncé une peine "extrêmement lourde". "On a le sentiment que le tribunal a jugé Ange-Marie Michelosi indépendamment de son environnement familial, des tragédies qui ont marqué sa jeune vie, comme s'il était un jeune désoeuvré tombé dans la délinquance par vice, alors que c'est un garçon prédestiné à la violence par celle qu'il a subie", a-t-il souligné.

 

 

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