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Goodyear: trois salariés condamnés à six mois avec sursis pour violences

Un salarié de Goodyear face à des CRS devant le siège social à Rueil-Malmaison, le 7 mars 2013 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Un salarié de Goodyear face à des CRS devant le siège social à Rueil-Malmaison, le 7 mars 2013 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Trois salariés de l'usine Goodyear d'Amiens ont été condamnés lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Nanterre pour des violences sur des policiers lors d'une manifestation, il y a un an, devant le siège du groupe en région parisienne.

Un quatrième prévenu, élu CGT, qui le jour du procès avait assuré qu'on l'avait "confondu avec quelqu'un d'autre", a été relaxé contre l'avis du parquet. Ce dernier avait demandé une peine de six mois d'emprisonnement avec sursis.

Le 17 février, le parquet avait requis aussi six mois de prison avec sursis contre l'un d'eux, accusé d'avoir jeté un morceau de fonte sur le casque d'un CRS, et des peines de quatre et trois mois contre les deux autres.

Deux des manifestants ont en outre été condamnés à verser 3.950 et 1.800 euros au titre du préjudice moral à deux des policiers qui s'étaient constitués parties civiles.

"Nous espérons que ce jugement fera réfléchir à l'avenir des voyous qui n'hésitent pas à prendre les fonctionnaires de police en exutoire de manière délibérée et préméditée", a réagi Christophe Crépin, porte-parole du syndicat Unsa police.

Le 7 mars 2013, 400 personnes s'étaient rassemblées devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l'occasion d'un comité central d'entreprise consacré à la fermeture, début 2014, du site d'Amiens-Nord où travaillaient 1.173 salariés.

Les forces de l'ordre ont raconté avoir reçu une pluie de projectiles pendant trois heures: barres de fer transformées en javelots, grilles d'égoût en fonte, arceaux de parking, panneaux de signalisation descellés et morceaux de chaussée goudronnée. Dix-neuf policiers avaient été blessés, dont deux sérieusement.

A la barre, trois CRS, parties civiles, avaient ainsi affirmé avoir couvert l'une des manifestations "les plus rudes" de leur carrière. L'un d'eux avait expliqué avoir perdu connaissance après avoir reçu un morceau de fonte qui s'était brisé sur son casque et souffert de troubles de la vue pendant plusieurs semaines.

"On est de simples ouvriers qui nous levons tous les matins et qui voulions sauver notre travail. Nous ne sommes pas des voyous", s'était défendu, Michaël, 36 ans, poursuivi pour avoir déversé de l'essence sur un CRS.

Accusé d'avoir lancé le morceau de fonte, Christophe avait expliqué un peu penaud avoir eu un "geste d'énervement" alors que l'un de ses "collègues était à terre et qu'il avait reçu des coups de matraque".

Après sept ans de bras de fer entre la direction et la CGT, un accord prévoyant un triplement des indemnités de licenciement a finalement été conclu entre les deux parties en début d'année.

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