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Fin de campagne mouvementée à Marseille

Jean-Claude Gaudin. [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

A l'approche du second tour, la campagne pour les municipales sent le soufre à Marseille où les attaques verbales se multiplient après le ralliement à l'UMP Jean-Claude Gaudin d'une candidate proche de l'ex-homme fort du PS Jean-Noël Guerini.

En tête au 1er tour avec 37,64% des voix, le maire sortant, candidat à un 4e mandat, vise le petit "chelem": la victoire dans 7 secteurs sur 8, à l'exception de celui rassemblant les quartiers nord de la ville.

Deuxième avec 23,16%, le frontiste Stéphane Ravier ambitionne de gagner le 7e secteur où il est arrivé en tête, tandis que le PS Patrick Mennucci (20,77%) espère un "sursaut" des nombreux abstentionnistes pour en sauver trois.

Devant désormais compter avec le FN, qui espère au moins 10 élus, M. Gaudin vise la majorité absolue au conseil municipal et la reconquête de la communauté urbaine. Quitte, à "bousculer les clivages politiques traditionnels", s'est-il justifié, en s'alliant à l'ennemi d'hier.

 

- Alliance scélérate -

Mardi, M. Gaudin a rallié à ses listes Lisette Narducci, maire PRG du 2e secteur, une proche de Jean-Noël Guérini, mis en examen dans plusieurs affaires, renvoyé en correctionnelle pour l'une d'entre elles, en voie d'exclusion du PS.

Le président du Conseil général avait amorcé en janvier ce rapprochement avec la droite départementale, en annonçant sa liste "autonome" aux sénatoriales de septembre avec "des candidats de droite et de gauche".

La gauche crie à la "trahison". "Les masques tombent, les compromissions éclatent au grand jour", a aussitôt réagi le socialiste Eugène Caselli qui affronte la candidate guériniste dans ce secteur.

Le chef de file PS Patrick Mennucci a fustigé une "alliance scélérate", "un partage des tâches entre filous". Il dénonce "ces réseaux qui gangrènent la ville" et, en allusion au syndicat FO, des "organisations non élues" qui "ont entre les mains une part importante du pouvoir de la ville".

"Guérini ça suffit! Il est temps de mettre fin à l'effet dévastateur de ses agissements", a imploré la ministre PS Marie-Arlette Carlotti en demandant de nouveau son "exclusion sans délai" du PS.

A l'extrême droite, le candidat FN a accusé le maire sortant de vouloir "perpétuer le système gaudino-guériniste", en place selon lui depuis longtemps.

"M. Guérini aide Marseille, il n'aide pas Jean-Claude Gaudin", s'est défendu le maire sortant en plaidant pour le respect de la présomption d’innocence. Esquivant les questions, il préfère contre-attaquer sur un autre front: le maintien du candidat socialiste, arrivé 3e dans le 7e secteur que M. Ravier, arrivé en tête, convoite.

"Le maintien de la liste PS dans ce secteur de 140.000 habitants risque de faire passer M. Ravier", gronde M. Gaudin, jugeant "inqualifiable" le refus par son challenger d'un "front républicain".

Sur cette terre traditionnellement socialiste, "nos électeurs n'iraient certainement pas voter pour l'UMP", réplique M. Mennucci.

Avec la fusion des listes Front de gauche et le soutien attendu des électeurs de l'ex-patron de l'OM Pape Diouf, "nous sommes bien plus en situation que l'UMP de battre le FN", soutient-il.

Fort de 8% des voix dans ce secteur, et 5% dans l'ensemble de la ville, M. Diouf n'a donné aucune consigne de vote. Marquant leur désaccord, certains de ses colistiers ont toutefois choisi de rejoindre la gauche, notamment dans le 1er secteur, où M. Mennucci est devancé par l'UMP.

 

- Refus de débat -

Autre sujet de polémique: le refus de débattre du maire sortant. Après en avoir accepté le principe pour l'entre-deux tours, il a fait marche arrière, refusant de discuter, a-t-il dit, avec des "pieds nickelés".

Pour le candidat PS, M. Gaudin "a peur de devoir s'expliquer sur son alliance scélérate avec Guérini" et n’a d’autre projet que de "s’accrocher à son fauteuil avec l’aide de ses affidés, le multi-mis en examen Guérini et la petite bande des dirigeants territoriaux de FO", fustige-t-il.

"C'est pitoyable pour le républicain qu'il dit être", commente Stéphane Ravier, qui accuse le maire de fuir le débat pour ne pas avoir à s'expliquer sur son +dépôt de bilan+".

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