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Perpignan : un an après leur disparition, Allison Benitez et sa mère demeurent introuvables

Marie-Josée et Francisco Benitez le 18 mai 2013 à Perpignan [Alexandre Durand / AFP/Archives] Marie-Josée et Francisco Benitez le 18 mai 2013 à Perpignan [Alexandre Durand / AFP/Archives]

Un an après leur disparition le 14 juillet 2013 à Perpignan, Allison Benitez, 19 ans, et sa mère Marie-Josée 53 ans, demeurent introuvables. Les pistes pour retrouver leurs corps se raréfient.

Le père et mari des deux femmes, le légionnaire Francisco Benitez, 50 ans, s'était suicidé le 5 août suivant dans sa caserne, non sans avoir clamé son innocence dans une vidéo posthume.

Les enquêteurs, privés de leur suspect numéro 1, ont dû se rabattre sur un travail d'enquête méticuleux afin de tenter de retrouver les corps et de déterminer d'éventuelles complicités.

- De nouvelles fouilles à Port-Leucate? -

 

Aidés par des équipes cynophiles de la gendarmerie, la police judiciaire avait mené en septembre des fouilles dans l'enceinte de la station d'épuration de Port-Leucate (Aude) et dans la pinède environnante. Des plongeurs avaient sondé le chenal attenant.

Allison Benitez le 2 juin 2013 à  Perpignan [Alexandre Durand / AFP/Archives]
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Allison Benitez le 2 juin 2013 à Perpignan

Ces recherches, restées vaines, avaient été décidées après une analyse minutieuse du téléphone portable du légionnaire: l'appareil avait déclenché la borne-relais voisine à plusieurs reprises entre le 14 et 22 juillet, parfois au milieu de la nuit.

Selon plusieurs avocats au dossier, des fouilles approfondies du bassin de la station sont prévues. Il s'agirait cette fois d'y faire intervenir des plongeurs spécialisés voire de vider complètement le bassin.

D'autres fouilles avaient été évoquées, notamment sur les terrains militaires auxquels Benitez aurait pu avoir accès dans le sud de la France mais les parties civiles ignorent si de telles fouilles ont été réalisées.

 

- La recherche de confidents ou complices -

 

"Très rapidement, l'instruction a cherché à savoir si Benitez avait pu bénéficier de complicités ou s'il avait pu se confier auprès de quelqu'un", résume Philippe Capsié, avocat du frère de Marie-Josée Benitez, Eric Barbet.

Ces investigations, assurent les avocats au dossier, sont toujours en cours. L'entourage, les collègues de la Légion, la maîtresse espagnole de Bénitez ont ainsi été passés au crible.

"Entourage, collègues, tout le monde a fait l'objet de vérifications précises par les services de police avec de la surveillance, de la géolocalisation. Et personne n'a été mis en cause", poursuit Me Capsié.

Ainsi, les enquêteurs ont pu déterminer que la maîtresse de Benitez au moment des faits, une Espagnole installée à Barcelone, s'était rendue à Perpignan une semaine après la disparition d'Allison et Marie-Josée et qu'elle y avait rencontré le légionnaire.

A-t-elle reçu les confidences de son amant? Cette piste a été "sérieusement explorée" mais n'a pas débouché sur sa mise en cause, relève un avocat.

"Tout ça, ce sont des hypothèses de travail mais qui ne sont pas confirmées par des éléments indiscutables en l'état de l'enquête", a expliqué de son côté Me Etienne Nicolau, avocat d'une des soeurs de Marie-Josée Benitez, Edwige.

- Similitudes avec la disparue de Nîmes -

 

Dans la sphère Benitez, il n'y a pas que l'épouse et la fille qui ont disparu. L'ancienne maîtresse aussi. Le 29 novembre 2004, Simone de Oliveira Alvès, Brésilienne installée en France, s'évanouissait dans la nature à Nîmes. Francisco Benitez était alors son amant.

Des enquêteurs de la police judicaire à leur arrivée le 5 août 2013 à la Légion étrangère à Perpignan [Raymond Roig / AFP/Archives]
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Des enquêteurs de la police judicaire à leur arrivée le 5 août 2013 à la Légion étrangère à Perpignan

Entendu à l'époque par les enquêteurs comme simple témoin, il déclare avoir reçu un SMS de Simone lui annonçant leur rupture. Neuf ans après, dans l'affaire de Perpignan, il mentionne aux policiers un autre texto, celui reçu du portable de son épouse le 14 juillet lui annonçant en substance son départ vers Toulouse en compagnie d'Allison.

La famille de Simone de Oliveira est convaincue de la responsabilité du légionnaire dans la disparition de cette mère aimante.

Simone, qui croyait Benitez séparée de son épouse Marie-Josée, avait appris peu de temps avant sa disparition à Nîmes que le légionnaire continuait de fréquenter Marie-Josée régulièrement, selon l'avocat de la famille de Simone, Me Frédéric Ortega.

De même, Allison avait semble-t-il découvert l'existence de la dernière maîtresse de son père, peu de temps avant de disparaître le 14 juillet 2013.

L'enquête préliminaire ouverte à Nîmes, après le rapprochement fait entre le dossier de Perpignan et l'étrange disparition de Simone, pourrait prochainement être jointe à l'instruction en cours à Perpignan.

En attendant, soupire Me Capsié, "on reste dans l'attente d'une découverte providentielle: le hasard de la découverte d'un corps ou les révélations de quelqu'un".

 

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