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Le lien entre Chérif Kouachi et Etat islamique existe, selon un chercheur

Le drapeau de l'Etat islamique. [Capture Youtube.]

Un membre franco-tunisien du groupe Etat islamique (Daech), qui a récemment revendiqué l'assassinat de deux opposants laïques tunisiens, faisait partie au début des années 2000 avec Chérif Kouachi, principal suspect dans le massacre de Charlie Hebdo, de la "filière des Buttes-Chaumont" à Paris, a dit jeudi à l'AFP le chercheur Jean-Pierre Filiu.

 

"Il s'appelle Boubaker al-Hakim et représente le lien entre les frères Kouachi et Daech", a ajouté Jean-Pierre Filiu, l'un des meilleurs connaisseurs de la mouvance islamiste radicale. "Il est impossible qu'une opération de l'ampleur de celle qui a provoqué ce massacre à Charlie Hebdo n'ait pas été commanditée par Daech, la maison-mère". 

"Al-Hakim n'est certainement pas très élevé dans la hiérarchie de Daech, mais il a quand même déjà à son tableau de chasse deux 'infidèles', c'est-à-dire les opposants tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dont il a revendiqué les assassinats, depuis la Syrie où il mène le jihad", a-t-il ajouté. 

En décembre 2014, dans une vidéo tournée en Syrie, Boubaker al-Hakim, colosse à la longue barbe, pointait la caméra du doigt et affirmait "C'est nous qui avons tué Belaïd et Barhmi", assassinés en 2013 dans la capitale tunisienne. Il exhortait ensuite les Tunisiens à prendre les armes, déclarant le pays "terre de jihad". 

 

Expérience de combat

Né en 1983 à Paris, Boubaker al-Hakim a grandi, comme Chérif Kouachi, dans le 19ème arrondissement de Paris. Arrêté en Syrie où il était parti pour tenter de rejoindre le jihad anti-américain en Irak, il a été condamné en France en 2008 à sept ans de prison, une peine plus sévère que celle infligée à "l'émir" auto-proclamé de la bande des Buttes-Chaumont, Farid Benyettou.

"Al-Hakim et, sans doute Chérif Kouachi ont rejoint à leur sortie de prison les réseaux irakiens d'Al Qaïda et les ont accompagnés dans leur mutation vers Daech", ajoute Jean-Pierre Filiu. "L'expérience de combat qu'ils y ont acquise leur a été précieuse dans les assassinats perpétrés depuis de sang-froid".

"Dans l'affaire de Charlie Hebdo, Daech ne s'est pas encore prononcé", ajoute-t-il, "mais il est certain qu'ils la suivent de près et attendent de savoir comment elle va finir. Je suis certain que la vidéo de revendication est déjà prête". 

 

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