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Comment six otages ont eu la vie sauve en se cachant

Certains otages ont eu la vie sauve en se cachant [THOMAS SAMSON / AFP]

A Dammartin, Lilian a eu la vie sauve en se réfugiant sous un évier. Porte de Vincennes, au moins cinq personnes dont un homme et son fils de trois ans se sont cachés dans la chambre froide. Dans les deux cas, ces otages ont aidé les forces de l'ordre.

 

Dans l'imprimerie du nord-est de Paris, où se sont retranchés vendredi les deux frères Kouachi, un employé a eu le réflexe de se réfugier "sous un évier dans la salle de restauration" du second étage, a indiqué le procureur de Paris François Molins.

L'employé, un graphiste, s'appelle Lilian et il a 26 ans, selon une source proche de l'enquête. Il est "terrorisé", d'après le procureur, mais il parvient à surmonter sa peur pour ne pas se faire repérer "tout au long des évènements".

 

Communiquer par SMS

Avec ses SMS, l'homme a pu donner "des éléments tactiques, comme sa position à l'intérieur des locaux, à la cellule négociation" du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), l'unité d'élite chargée de l'opération, a expliqué une source proche de l'enquête.

Des renseignements d'autant plus précieux que l'homme a "pu entendre les deux suspects parler". Ce contact "a permis de le rassurer et de lui donner la conduite à tenir pour le plan d'assaut", a expliqué la source.

Il communique également par texto avec un membre de sa famille, selon une autre source proche du dossier.

 

Chambre froide 

A 40 km de là, peu avant 13h, Ilan fait les courses dans son quartier, au "hyper casher" de la porte de Vincennes, en prévision de Shabat, le jour de prière juif qui commence dans quelques heures. Il est accompagné de son fils de trois ans et demi. Sa femme est restée à la maison.

C'est le moment où Amedy Coulibaly fait irruption dans l'épicerie et tire à la kalachnikov. Le père et son fils vont se cacher dans la chambre froide, selon deux de leurs proches interrogés par l'AFP. 

Au moins trois autres personnes les accompagnent, selon des sources proches de l'enquête.

Ilan, la trentaine, enlève vite son blouson et le donne à son fils pour le protéger du froid polaire. Avec les autres otages cachés, ils resteront dans la chambre froide pendant près de cinq heures.  

La mère d'Ilan, que l'AFP a rencontrée, sait très vite que son fils et son petit-fils sont cachés et décide de ne pas chercher à entrer en contact avec eux, même par texto, pour ne pas risquer d'attirer l'attention des assaillants. Mais le numéro d'Ilan est transmis aux forces de l'ordre.

Grâce à ce numéro les policiers arriveront à localiser le portable d'Ilan et à savoir où le groupe caché se trouve dans l'épicerie. Ce renseignement a peut-être contribué à les épargner au moment de l'assaut des forces de l'ordre où "vraisemblablement", selon le procureur, aucun otage n'a été tué.

A Dammartin, au moment de l'assaut des troupes d'élite, "simultanément à l'ouverture du feu, un véhicule blindé de la gendarmerie permet d'accéder à l'étage pour libérer" l'employé caché "en évitant d'éventuels piégeages" au rez-de-chaussée, selon une source proche.

Le graphiste de l'imprimerie, indemne, a été pris en charge par les gendarmes et amené au quartier général. Il a retrouvé sa famille "assez rapidement" après l'assaut, a expliqué une autre source proche du dossier, qui assure que le jeune homme "va bien" mais est "choqué".

Ilan, lui, était débriefé dans la soirée vendredi par les services de renseignement. Après avoir passé plusieurs heures morte d'angoisse dans l'après-midi, sa mère essayait de retrouver son souffle après "avoir pris un immeuble sur la tête".

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