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L'Etat met la route au pas

Objectif du gouvernement : faire baisser le nombre de tués sur les routes. [Philippe Huguen / AFP /Archives]

Limites de vitesse, déploiement de radars, identification des conducteurs… Pour améliorer la sécurité, une série de pistes est à l’étude.

 

L’objectif, ambitieux, est toujours le même pour le gouvernement. Faire passer le nombre annuel de tués sur les routes de France sous la barre des 2 000 personnes d’ici à 2020.

Le défi est grand pour Bernard Cazeneuve, confronté à un regain de la mortalité au volant l’an dernier (+3,7 %, 3 388 décès), après douze années consécutives de baisse. Le ministre de l’Intérieur veut donc passer à la vitesse supérieure. Il était présent lundi 11 mai auprès du Conseil national de la ­sécurité routière (CNSR), qui étudie ­différentes mesures mises sur la table ­depuis plusieurs mois.

 

La baisse de la vitesse à 80 km/h testée durant deux ans 

Les portions du réseau concernées vont être scrutées de très près. Bernard ­Cazeneuve a annoncé une baisse de 90 km/h à 80 km/h de la ­vitesse maximale autorisée allait être expérimentée sur trois tronçons du ­territoire couvrant une centaine de kilomètres, sur la RN 7 (Drôme), la RN 151 (Nièvre et Yonne) et la RN 57 (Haute-Saône). Ce test, prévu pour durer deux ans, doit permettre aux autorités d’observer les effets d’une telle baisse de la vitesse autorisée sur l’accidentologie.

Mais il ne va pas assez loin aux yeux de la Ligue contre la violence routière, qui militait pour un coup de frein général sur l’ensemble du pays.

 

Une traçabilité des conducteurs de véhicules professionnels

Le Conseil national de la sécurité routière veut trouver la parade aux "failles" des véhicules d’entreprise. Il pointe du doigt le fait que nombre de conducteurs pris en excès de vitesse, alors qu’ils se trouvent au volant de leur véhicule de fonction (10 % à 15 % des flashs chaque année), échappent à la sanction. L’amende est en effet souvent payée par l’employeur lui-même, et le chauffeur échappe au retrait de points qu’il encourt sur son permis de conduire.

L’idée serait donc d’obliger l’entreprise, via une sanction dissuasive, à assurer la traçabilité des conducteurs de leur parc automobile, pour les identifier à coup sûr en cas d’infraction.

 

Un déploiement des radars double face sur tout le territoire

D’après la Sécurité routière, l’action des radars porte ses fruits. Depuis leur déploiement, en 2002, la mortalité à leurs abords a en effet chuté de 66 %.

De nouvelles générations d’outils ont été développés depuis, mais un problème demeure : les autorités peinent encore à lire les plaques d’immatriculation, et donc à identifier les fautifs. C’est pourquoi le CNSR a réclamé un développement rapide des radars "double face", expérimentés depuis décembre. L’équipement photographie le véhicule une première fois par l’avant, puis une seconde par l’arrière, pour multiplier les chances d’avoir un cliché exploitable.

 

La fin des écouteurs pendus à l’oreille des automobilistes 

L’utilisation d’un téléphone portable en conduisant est interdite depuis 2003. Mais les automobilistes peuvent téléphoner, ou écouter de la musique, sans forcément tenir en main l’ap­pareil. Pour améliorer l’attention du responsable du véhicule, Bernard ­Cazeneuve a annoncé, en début d’année, son intention d’interdire le port des écouteurs, oreillettes et casque à bord. Une mesure qui doit entrer en vigueur à compter du 30 juin prochain.

Les kits mains-libres Bluetooth embarqués dans la voiture resteront cependant autorisés.

 

Une quasi-tolérance zéro avec l’alcool pour les novices 

Autre fléau visé par les autorités, l’alcool au volant, impliqué dans environ un tiers des accidents mortels de la circulation.

Les jeunes conducteurs étant les plus exposés à ce problème, ils sont les premiers concernés par la quasi-­tolérance zéro que veut mettre en place le ministre de l’Intérieur. Alors que la ­limite actuelle est de 0,5 gramme par litre de sang pour pouvoir prendre le ­volant, elle doit prochainement être ­ramenée à 0,2 g/l – soit moins d’un verre de vin – pour les conducteurs novices ayant obtenu leur permis depuis moins de trois ans, ou moins de deux ans, s’ils ont fait la conduite accompagnée. 

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