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Bac : quelles sont les options en cas d'échec ?

Des lycéens se concentrent sur une épreuve du baccalauréat.[AFP / archives]

Dur, dur de rater son bac quand tant de lycéens le décrochent. Pour ceux qui n'ont pas le précieux sésame d'accès à l'enseignement supérieur, il reste des solutions: le redoublement, souvent conseillé, mais aussi des formations possibles sans diplôme.  

 

"On entend beaucoup dire que le bac ne vaut plus rien, que tout le monde l'a. C'est très dur pour une partie des jeunes pour qui ça n'a pas été facile d'y arriver et pour ceux qui ne l'ont pas", indique Clothilde Hanoteau, responsable du service coaching-orientation de l'Etudiant, conférencière au salon "Où s'inscrire", organisé par le magazine ce week-end à Paris.

L'année dernière, 12% des présents à l'examen ont échoué. Mardi, les candidats de l'édition 2015 sauront s'ils ont leur diplôme du premier coup, s'ils passent le rattrapage ou s'ils sont d'ores et déjà recalés.  "C'est terrible de ne pas l'avoir", mais "en même temps on sait que le bac ne suffit pas pour réussir sa vie", relève Eliott Nouaille, président du SGL, premier syndicat lycéen, partisan d'un baccalauréat sous forme de partiels.

 

Mauvaise surprise

Généralement les recalés "s'y attendent, ils savent quand ils n'ont pas travaillé, qu'ils sont en échec", indique la pédopsychiatre Dominique Tourrès-Gobert.  "Quand les parents ont un peu de souplesse et que le jeune veut bien recommencer, ce n'est pas la catastrophe", estime-t-elle. "Le problème du bac, c'est que c'est un rite de passage, ça a une importance majeure dans la tête des gens. Le stress peut être très important et les accidents de la vie, quand il y en a, jouent énormément". 

Si "la grosse majorité" de ceux qui échouent s'y attendaient, "il y a toujours de mauvaises surprises, des gens qui se plantent sur une matière à gros coefficient" sans pouvoir compenser avec d'autres, souligne Mme Hanoteau. Les surprises concernent davantage "des gens qui ont le bac, alors qu'on pensait qu'ils auraient du mal, que l'inverse", relève Philippe Tournier au SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissement.

 

Le mieux c'est de redoubler

Première chose à faire, "s'interroger sur les raisons de l'échec", conseille Mme Hanoteau: ont-ils assez travaillé, bien choisi leur filière? Manquaient-ils de maturité, de motivation? Ensuite, "le mieux, c'est de redoubler, d'autant que 80% de ceux qui ont raté le bac et redoublent l'ont la deuxième fois".  Si on n'est pas admis à redoubler dans son établissement public, "c'est compliqué", précise-t-elle. Les lycéens peuvent se tourner vers des "boîtes à bac" privées, où l'on trouve "le pire et le meilleur". 

"Les difficultés pour s'inscrire en terminale quand on n'a pas eu le bac sont de plus en plus courantes", estime Valérie Marty, présidente de la fédération de parents d'élèves Peep, pointant une source de décrochage. Certains repassent le bac en candidat libre après avoir suivi les cours à distance du Cned (Centre national d'enseignement à distance). Le ministère prévoit de garantir aux recalés le droit de redoubler dans leur lycée à partir de la rentrée 2016, avec possibilité de ne repasser que les épreuves où ils n'ont pas eu la moyenne. 

 

Le bac non requis pour certaines écoles

Une partie des jeunes vont "refuser le redoublement parce qu'ils ont déjà redoublé ou parce que ça les démotive complètement d'être encore au lycée", indique Mme Hanoteau.  Il existe des établissements privés qui acceptent en BTS sans bac des élèves avec un niveau première ou terminale, précise-t-elle. Certains ont des dispositifs pour aider à passer le bac en fin de première année. Le bac n'est pas requis non plus pour certaine écoles, par exemple dans le secteur sanitaire et social. On peut préparer le diplôme d'aide-soignant et après trois ans d'expérience professionnelle enchaîner sur une formation d'infirmier.

Des lycéens qui ont raté leur bac mais ont un certain niveau général peuvent opter pour la capacité en droit, qui donne en deux ans un niveau Bac+1. Pour passer le Diplôme d'accès aux études universitaires (DAEU), il faut en revanche avoir arrêté ses études depuis au moins deux ans. Un échec au bac limite "énormément le choix pour la poursuite d'études supérieures", indique la sociologue Marie Duru-Bellat, car "on ne sera pas pris dans les formations sélectives" comme les classes préparatoires, BTS sélectifs ou IUT. "Par contre, si on finit par avoir le bac, l'université est ouverte à tous".  

 

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