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Vincent Lambert : les évêques de Rhône-Alpes hostiles à un arrêt des soins

Le CHU de Reims où est traité Vincent Lambert. [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Les évêques de Rhône-Alpes, région où habitent les parents de Vincent Lambert, des catholiques traditionalistes farouchement opposés à un arrêt des soins, se sont élevés mardi contre une décision médicale qui "risque de provoquer délibérément sa mort".
   

Vincent Lambert n'est "pas en fin de vie" et "ne fait l'objet d'aucun soin disproportionné", martèlent-ils dans une déclaration commune publiée à deux jours de l'annonce de l'équipe médicale du CHU de Reims.

Elle doit annoncer jeudi à la famille sa décision d'arrêter ou non les traitements qui maintiennent en vie le patient tétraplégique en état végétatif, , victime d'un accident de la route en 2008. Décision avec laquelle l'épouse de Vincent Lambert, une grande partie de ses frères et soeurs, ainsi que son neveu, sont eux d'accord.

 

Les évêques évoquent une remise en cause des principes majeurs

"En lui donnant la nourriture et l'hydratation nécessaires, ceux qui prennent soin de lui respectent simplement le cours de cette vie dont le mystère nous échappe et dont le terme n'appartient à personne", ajoutent les évêques signataires de la déclaration, dont le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

"Les débats auxquels nous assistons prouvent que notre société hésite sur des principes majeurs, comme "Tu ne tueras pas" ou "Nul ne peut décider de mettre fin à la vie d'autrui". Ils étaient considérés jusqu'à présent comme des valeurs fondamentales, comme le socle de notre vivre ensemble. Et si l'on venait à y renoncer, on voit mal comment le corps médical pourrait continuer à prononcer le serment d'Hippocrate", insistent les évêques.

 

Une équipe médicale et une famille qui se déchirent

"C'est le renoncement à ces principes qui fait peser sur la famille un poids insupportable", poursuivent les évêques.

L'équipe médicale, qui a rencontré la semaine dernière l'ensemble des proches de Vincent Lambert, avait indiqué son intention "d'engager une nouvelle procédure en vue d'une décision d'arrêt des soins", conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui a validé le 5 juin l'arrêt de son alimentation et de son hydratation artificielles.

 

"Une forme consciente ou inconsciente d'euthanasie"

"Aujourd'hui, notre frère Vincent n'est pas en fin de vie, et plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu'est-ce qui l'empêche?", concluent les évêques de Chambéry, Viviers, Lyon, Annecy, Grenoble-Vienne, Saint-Etienne, Valence et Belley-Ars.

En juin, l'archevêché de Reims avait dénoncé "une forme consciente ou inconsciente d'euthanasie" après la décision de la CEDH de valider l'arrêt des soins de Vincent Lambert autorisé par le Conseil d'Etat.

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