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Sécurité routière : alerte rouge au volant

Avant 2014, la mortalité avait connu douze années de baisse. Avant 2014, la mortalité avait connu douze années de baisse. [Nicolas Tucat / AFP/Archives]

Le Premier ministre réunit vendredi matin plusieurs membres de son gouvernement à Matignon, afin de trouver les moyens d’enrayer la mortalité routière.

 

Une telle mobilisation n’avait pas eu lieu depuis quatre ans. Manuel Valls appelle en effet au branle-bas de combat pour la sécurité routière, en réunissant un comité interministériel composé, entre autres, de Bernard Cazeneuve (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), Marisol Touraine (Santé) et Alain Vidalies (Transports). But de la manœuvre : trouver les moyens d’enrayer la hausse du nombre de tués sur les routes.

 

Vingt mois de hausse 

En affichant sa détermination face à ce problème, l’Etat prend acte de son ampleur. Car, alors qu’elle restait sur douze années consécutives de baisse, la mortalité routière a connu, en 2014, une ­remontée inquiétante (+3,5 % avec 3 384 décès). Les statistiques ne se sont pas améliorées depuis : sur les huit premiers mois de 2015, le nombre de tués a augmenté de 4,6 % par rapport à la même période l’an dernier. Et l’été a été meurtrier, que ce soit en juillet (+19,2 %) ou en août (+9,5 %).

Une ­dégradation qui s’explique par un «sentiment d’impunité sur les routes», selon Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière. Matignon le confirme : il y a un «relâchement du comportement de certains conducteurs». L’objectif de passer sous la barre des 2 000 tués par an d’ici à 2020, ­apparaît plus compliqué que jamais.

Le gouvernement, pourtant, a récemment sévi sur les routes. En janvier, Bernard Cazeneuve avait présenté une trentaine de mesures, s’appuyant en grande partie sur la répression.

Ainsi, depuis le 1er juillet, les oreillettes et casques audio sont bannis des habitacles, tandis que le taux maximal d’alcool est ramené, à titre ­expérimental, à 0,2 g par litre de sang pour les jeunes conducteurs. Sans oublier le test de la limitation de la vitesse à 80 km/h, au lieu des 90 km/h habituels, sur trois tronçons routiers du pays.

 

Des pistes pour aller plus loin

Parmi les associations, la Ligue contre la violence routière souhaite une généra­lisation de ces 80 km/h sur l’ensemble du réseau. Mais l’Etat pourrait ne pas aller dans son sens. Manuel Valls a en effet annoncé une «nouvelle stratégie des radars automatisés», qui pourrait ­signifier un déploiement des radars double face.

D’autres veulent mettre l’accent sur l’alcool. Une limite à 0,2 g pour tous  est réclamée par 40 millions d’automobilistes, tandis que la Prévention routière prône la mise en place d’éthylotests anti-démarrage dans les voitures. Une mesure qui, selon un sondage YouGov dévoilé hier par Le Huffington Post, est soutenue par 58 % de la population.

 

Les dangers au volant en chiffres : 

 
• 1 accident mortel sur 3 implique une consommation d’alcool excessive de l’un des conducteurs concernés.
 
• 10 % des accidents corporels sont liés à l’utilisation par le chauffeur de son téléphone portable.
 
• 1/3 des décès qui surviennent sur l’autoroute sont causés par un endormissement au volant du conducteur.
 
• 58 % des pilotes de deux-roues motorisés ont fait au minimum une chute au cours de leurs trois premières années de conduite.
 
• 1 Français sur 4 reconnaît ne pas respecter les limitations de vitesse. Parmi eux, 18 % le font car ils aiment rouler vite.
 
• 21 % des accidents mortels sont la conséquence d’une consommation de drogue.
 

 

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