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Attentats de Paris : le premier policier à être entré au Bataclan témoigne

Le commissaire et son équipier n'ont pas hésité à pénétrer dans la salle de spectacle alors qu'ils n'étaient équipés que de leur arme de service et d'un gilet pare-balles léger. [MIGUEL MEDINA / AFP]

Un mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, le commissaire de police qui est entré le premier dans le Bataclan, où se déroulait la prise d’otages, a livré un témoignage poignant à France Info.

Chef de service au sein de la BAC (Brigade anti-criminalité), l’homme qui témoignait sous couvert d’anonymat, a expliqué cette terrible soirée du 13 novembre, qui a commencé avec l’alerte sur une explosion au Stade de France.

Accompagné de l’un de ses hommes, le commissaire se met immédiatement en route. Mais pendant le trajet, les policiers sont alertés que des fusillades ont éclaté dans les 10e et 11e arrondissement de Paris et décident de s’y rendre. Ils arrivent les premiers au Bataclan. «Les gens sortent en hurlant […] et donc assez rapidement on décide de pénétrer à l’intérieur», sans attendre les renforts, explique-t-il à France Info. Ce, alors qu’ils ne sont équipés que de leur arme de service et d’un gilet pare-balles léger.

«Un moment d’effroi indescriptible»

«Là, ce qui nous surprend immédiatement c’est la lumière extrêmement forte qui nous aveugle, le silence ahurissant alors que quelques secondes avant il y avait des hurlements, des tirs de kalachnikov…» Il y a «des centaines de corps les uns sur les autres. Là, on se dit qu’ils sont tous morts. C’est un moment d’effroi indescriptible», relate le policier.

Il découvre alors l’un des assaillants, qui pointe son arme sur un spectateur : «Vu le carnage, on a aucun doute sur ce qu’on doit faire. On engage le tir immédiatement. On tire jusqu’à ce qu’il tombe au sol». Les policiers entendent alors une explosion et comprennent que les terroristes sont équipés de ceintures explosives.

Dans la foulée, ils sont visés par des rafales de tirs. Il prend alors une décision incroyable : appeler sa compagne pour lui dire adieu. «J’avais la certitude qu’on ne reculerait pas. On avait décidé avec mon équipier qu’on abandonnerait pas ces gens. J’étais persuadé de mourir ce soir-là», souligne-t-il. Les deux hommes parviendront à sortir de la salle. 

Besoin de parler de cette soirée

A la suite de ces tragiques événements, le commissaire a repris le travail rapidement. Il a confessé avoir besoin de parler de cette soirée à ses proches. Il a également écrit une longue lettre qu’il a lue à ses hommes.

Il a également prévu de revoir prochainement l’otage que l’un des terroristes visait avec sa kalachnikov. 

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