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Attentats de Paris : six mois après l'horreur

De nombreux rassemblements spontanés ont eu lieu sur la Place de la République. De nombreux rassemblements spontanés ont eu lieu sur la Place de la République.[LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Sécurisée à l’extrême, la France garde encore aujourd’hui les séquelles des attentats de Paris. La vie continue, mais la peur reste présente.

Certains étaient au restaurant. D’autres chez des amis ou devant leur télévision. Chacun se souvient en tout cas de l’endroit précis où il se trouvait lors de cette soirée d’«horreur», selon les propres termes du président Hollande. Il y a six mois jour pour jour, la région parisienne était frappée par le pire attentat jamais commis sur le territoire. Une série d’attaques jihadistes qui, dans le prolongement de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, en janvier 2015, a considérablement marqué le pays, dans la vie courante comme dans les esprits.

Entre vigilance et patriotisme

«Il y a bien eu un avant et un après 13 novembre», abonde Frédéric Dabi, le directeur général adjoint de l’Ifop. Car malgré un chômage massif et un climat social tendu, la lutte contre le terrorisme arrive désormais en tête des préoccupations des Français. Un sentiment exacerbé par l’omniprésence policière et militaire sur le territoire, instaurée par l’état d’urgence. Aujourd’hui encore, magasins, cinémas, musées et salles de spectacles multiplient les contrôles draconiens. Une vigilance qui s’est même renforcée après les attentats de Bruxelles, il y a moins de deux mois. «La France vit maintenant avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête», ajoute Frédéric Dabi. A tel point que les événements festifs ne le sont plus vraiment. A Cannes, la sécurisation du tapis rouge est ainsi la priorité numéro un. A l’Euro 2016, les fan-zones seront au moins autant scrutées que les terrains. 

Dans le même temps, les mentalités ont évolué, et notamment le patriotisme. Drapeaux tricolores aux fenêtres, Marseillaise dans les rues, messages de résistance inscrits sur les murs… Les citoyens, soudainement décomplexés sur cette question, se sont regroupés derrière leur nation. Un phénomène traduisant «la fierté d’être Français et le recul d’un sentiment de déclin», selon le spécialiste. La classe politique, de son côté, a su montrer qu’elle savait jouer la carte de l’union autour du président, avant de reprendre ses querelles habituelles. Un rapprochement aussi observé entre la population et ses forces de l’ordre, en première ligne face à la menace.

L’onde de choc des attentats, totale, n’a pas non plus épargné la sphère économique. Malgré les nombreux messages de soutiens venus du monde entier, les touristes étrangers boudent l’hôtellerie parisienne, dont les réservations ont chuté de 22 % par rapport à 2015. Les restaurants, déserts dans les jours qui ont suivi le 13 novembre, sont à la peine. «Les clients sont moins nombreux et dès 22h, Paris devient une ville morte», constate ainsi Roland Héguy, le président du principal syndicat du secteur. Sans compter les commerçants, pour qui les soldes n’ont pas été réjouissants. Tous attendent des jours meilleurs. Comme l’ensemble de la population.

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