Estimant le projet dans les starting-blocks, le président d'ExpoFrance 2025 a appelé mercredi François Hollande à donner le coup d'envoi à la candidature officielle de la France pour accueillir la prochaine Exposition universelle.
«La dynamique de ce projet appelle maintenant l'engagement officiel du président de la République pour présenter la candidature auprès des instances internationales», a ainsi déclaré Jean-Christophe Fromantin, lors d'une conférence de presse intitulée «Exposition universelle de 2025 : Projet, financement, gouvernance, impact... Nous sommes prêts !», à l'Hôtel de l'Industrie, à Paris.
«J'ai envie de dire, Monsieur le Président, il faut y aller !», a ajouté le maire de Neuilly-sur-Seine. Un appel du pied à François Hollande qui, le 6 novembre 2014, avait publiquement défendu le projet d'Exposition universelle. Aucune date précise n'a jusqu'ici été prévue pour un dépôt de candidature, qui doit survenir dans les six prochains mois selon le règlement.
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La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a récemment critiqué l'actuel projet d'Exposition, qui présenterait selon elle des «faiblesses graves» et serait «mal engagé», notamment en raison de la candidature de la France aux Jeux olympiques de 2024, qui ferait doublon. Mais pour Jean-Christophe Fromantin, «il n'y a pas d'incompatibilité» à ce que l'Hexagone postule aux deux événements.
Un Village ultraconnecté et des pavillons transformables
Car voilà maintenant quatre ans que le projet est pensé, préparé, affûté. Fidèle au règlement du Bureau international des expositions et respectueux du principe d'équité entre les pays, il a été configuré pour un site unique dans le Grand Paris - baptisé le «Village global» - complété par de nombreux espaces thématiques au sein des métropoles de région.
© ExpoFrance2025
Manque d'espace intra-muros oblige, c'est la région parisienne qui hébergera l'événement : entre cinq et dix sites, notamment Aulnay-sous-Bois, ont été identifiés pour l'accueillir, mais rien n'est encore figé. Censé accueillir entre 45 et 60 millions de visiteurs, le Village sera doté en son centre du plus grand globe terrestre jamais créé : «La sphère augmentée», une sorte d'immense objet connecté et interactif, où les curieux pourront parcourir la planète à la découverte des territoires et des cultures. En outre, les populations de tous les continents pourront se connecter à l'Exposition universelle et ainsi partager des données avec les visiteurs sur place.
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Autour de ce pivot seront déployés entre 100 et 200 pavillons consacrés aux différentes animations, mais également des rues, des places... Afin de les traiter sur un pied d'égalité, tous les pays participants disposeront d'un ou plusieurs modules de 500 m2. Une exigence, néanmoins : «Faire de l'architecture un moyen et non une fin», a indiqué Jean-Christophe Fromantin. Tous les pavillons disséminés autour de la sphère seront donc «paramétrables», c'est-à-dire polyvalents et évolutifs. Ils pourront ainsi se transformer au gré des moments forts de l'événement ou des besoins des visiteurs. Par exemple, un même module pourrait servir de garderie le matin puis de salle de projection l'après-midi. Tout autour du village, des jardins - véritables «machines écologiques» à la pointe de la biodiversité et du recyclage selon le site de l'Expo - seront conçus sur une vingtaine d'hectares.
Une douzaine de métropoles régionales reliées au Village francilien
Le province n'est pas mise en touche. Avec la volonté de faire participer l'ensemble du territoire, une douzaine de sites satellites seront déployés dans les grandes métropoles, afin de représenter au mieux «tous les atouts de la France». Lille, Strasbourg, Nancy, Marseille, Montpellier ou Reims sont d'ores et déjà mobilisées. Ces villes accueilleront les «forums thématiques», qui aborderont des grands enjeux universels en lien avec les spécificités de chacune (santé, culture, environnement...).
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Le thème de l'Expo, pas encore totalement défini, s'inspirera des valeurs d'«hospitalité» et de «partage», telles qu'elles ressortent des débats et propositions de 1.000 jeunes des grandes écoles et université qui ont travaillé sur le projet pendant 18 mois.
Un investissement sur la durée
L'opinion publique est largement favorable à la tenue de l'Expo, selon un sondage Ifop : 89 % des Français ont une bonne image du concept d'Exposition universelle et 81 % d'entre eux pensent que l'organiser dans l'Hexagone serait une bonne chose. Et pour cause : selon les estimations, accueillir un tel événement donnerait du baume au cœur à l'économie. Quelque 23 milliards d'euros, plus de 160.000 emplois durables et 0,5 point de croissance pour le pays hôte : en effet, on peut aisément comprendre les envieux. Hormis Paris, les villes de Toronto (Canada), Osaka (Japon) et Bakou (Azerbaïdjan) sont d'ailleurs pressenties pour être candidates.
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Mais pour l'instant, l'Exposition universelle de 2025 est encore au stade de projet et le feu vert pour sa concrétisation à l'intérieur des frontières françaises doit encore être donné par le président de la République. Une annonce qui devrait voir le jour très prochainement. Optimiste, Jean-Christophe Fromantin est formel : en 2025, «on donne rendez-vous au monde».