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Incendie meurtrier à Rouen : l'enquête se poursuit

Des policiers devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP] Des policiers devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]

L'enquête se poursuit pour comprendre comment un incendie provoqué par de banales bougies d'anniversaire a pu faire 13 morts, dans la nuit de vendredi à samedi dans un bar de Rouen, où les hommages aux victimes se multiplient.

Selon le vice-procureur de la République de Rouen, Laurent Labadie, les victimes, en majorité âgés de 18 à 25 ans, qui assistaient à un anniversaire au sous-sol du bar "Au Cuba Libre" ont toutes été identifiées. Parmi les six blessés, une femme, gravement brûlée, a été transférée à l'hôpital Saint-Louis à Paris, au service des grands brûlés. "Son pronostic vital est toujours engagé", a-t-il indiqué samedi soir.

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Les cinq autres blessés ont été hospitalisés au CHU de Rouen mais en sont sortis, selon Yvon Robert, le maire PS de la ville. C'est l'incendie le plus meurtrier en France depuis 2005.

Une policière enquête dans le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]
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Une policière enquête dans le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen

 

Selon une source policière, la personne qui fêtait son anniversaire était une ancienne adjointe de sécurité de la police, née à Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen, mais elle n'a pas exercé cette fonction très longtemps. Elle fait partie des 13 victimes du sinistre.

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Une autre victime est une jeune fille de 18 ans, qui venait d'avoir son bac et rêvait d'être infirmière, a révélé sa mère, en pleurs, près des lieux du drame. L'autopsie des victimes aura lieu au cours de la semaine prochaine et prendra plusieurs jours, selon M. Labadie.

Des fleurs déposées devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen  [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]
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Des fleurs déposées devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen

 

Samedi, autour ce qui reste de la devanture rouge et orange partiellement calcinée et détruite du bar, un périmètre de sécurité constitué de barrières métalliques a été dressé. La vitrine a été détruite et le store a brûlé. Plusieurs anonymes ont déposé des bouquets ou des roses.

Après plusieurs membres du gouvernement, le président François Hollande a fait part dans un communiqué de "sa solidarité et sa compassion à l'égard des familles" des victimes. "Tout sera fait dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours pour connaître les causes de cet accident dramatique".

L'incendie s'est déclenché vers minuit dans une salle au sous-sol de l'établissement. "J'étais au bar, au rez-de-chaussée, en train de prendre un verre. On a vu les flammes: c'était comme un lance-flammes, tout a été très vite", a témoigné Stéphanie, 36 ans.

"Un escalier étroit et assez raide"

Selon les premiers éléments de l'enquête, "quelqu'un est descendu avec un gâteau d'anniversaire avec des bougies et a chuté dans l'escalier", a dit le vice-procureur. "Il y a eu projection de bougies sur les murs et sur le plafond, sur lequel il y avait un isolant phonique. Il y a eu une inflammation immédiate et la propagation de gaz", a-t-il ajouté.

Deux femmes devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]
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Deux femmes devant le bar Au Cuba Libre où un incendie a fait au moins 13 morts, le 6 août 2016 à Rouen

 

Tous les témoins n'ont pu être entendus samedi, certains étant très choqués. Une cellule de soutien médico-psychologique a été mise en place. L'enquête ouverte pour "recherches des causes de la mort" devra confirmer le scenario et se penchera notamment sur le respect des normes de sécurité.

Un expert en incendie a été requis par le parquet et a fait ses premières constatations dans l'après-midi. "Une fois le rapport écrit, on verra s'il y a des choses à reprocher au gérant du bar ou au propriétaire de l'immeuble", a dit M. Labadie.

L'expert va aussi "nous éclairer sur les conditions de propagation" des flammes et des fumées "telle qu'elle a empêché les gens de sortir" du sous-sol. Une salle aménagée avec "un escalier étroit et assez raide", avait-il expliqué, interrogé dans l'après-midi sur l'aspect "souricière" du lieu.

Pompiers et policiers le 6 août 2016 devant le bar Au Cuba Libre, à Rouen, où un incendie a fait au moins 13 morts [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]
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Pompiers et policiers le 6 août 2016 devant le bar Au Cuba Libre, à Rouen, où un incendie a fait au moins 13 morts

 

Les pompiers, contactés à 00H20, "sont arrivés rapidement", selon la préfecture. Un passant, Amar Ould Said, 40 ans, les a vus "qui sortaient les corps toutes les 2 minutes. De l'autre côté de l'avenue (Jacques Cartier NDLR), ils avaient aménagé un espace pour les blessés".

Pour le maire de Rouen Yvon Robert, ce drame est "une véritable tragédie". Sa ville a été touchée de près il y a moins de deux semaines par l'assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jihadistes. Les obsèques du père Hamel ont été célébrées mardi à la cathédrale de Rouen.

Il n'y avait pas eu d'incendie aussi meurtrier en France depuis 2005. En avril de cette année-là, 24 personnes, dont 11 enfants, avaient péri dans celui de l'hôtel Paris-Opéra, un hôtel d'hébergement d'urgence. Cinq mois plus tard, 18 personnes avaient trouvé la mort dans celui d'un immeuble d'habitation à L'Haÿ-les-Roses (Val de Marne).

Aucun incendie n'avait fait autant de victimes dans un bar/dancing depuis le 1er novembre 1970 : 146 personnes avaient péri dans celui de Saint-Laurent-du Pont (Isère).

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