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François Hollande "reconnaît les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis"

Le président François Hollande le 24 septembre 2016 à Tours [GUILLAUME SOUVANT / AFP] Le président François Hollande le 24 septembre 2016 à Tours [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

François Hollande a reconnu dimanche "les responsabilités" de la France dans "l'abandon" des harkis au cours d'une journée d'hommage qui a pris des allures de pré-campagne électorale, à sept mois de l'élection présidentielle.

Cette reconnaissance était une première par son caractère solennel. Candidat, François Hollande en avait fait la promesse, en avril 2012, tenue dès septembre de la même année mais seulement via un message lu par un de ses ministres. Encore chef de l'État mais alors complètement candidat, Nicolas Sarkozy avait lui aussi "reconnu" cette responsabilité française, huit jours avant la présidentielle 2012. Il avait été le premier président à se rendre au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) où avaient été parqués plusieurs dizaines de milliers de harkis.

Mais dimanche, François Hollande a délivré son message dans la cour de l'Hôtel national des Invalides à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux harkis, instituée, a-t-il rappelé, par l'ancien président Jacques Chirac. "Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France", a dit le chef de l'État, applaudi par les représentants des harkis présents. Kader Arif, son ancien secrétaire d'Etat aux anciens combattants, a estimé que c'était "un acte fort", Europe Ecologie-Les Verts y voyant "un pas en avant important dans le travail de mémoire relatif à la guerre d'Algérie que la France doit entreprendre".

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Cette déclaration reprend au mot près sa promesse de 2012, manière pour le chef de l'État de montrer qu'elle est pleinement honorée... et de tenter de se réconcilier avec un certain nombre de harkis qui avaient protesté (accompagnés de nombreuses voix à droite) au printemps. Le chef de l'État avait en effet commémoré le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie (le lendemain des accords d'Evian), une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon.

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