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Charles Pépin : «l'échec peut rendre plus fort»

L'auteur incite à ne pas confondre "rater" et "être un raté". L'auteur incite à ne pas confondre "rater" et "être un raté". [© S.Steinberger/ Allary]

Agrégé de philosophie, Charles Pépin explique dans son dernier ouvrage, Les vertus de l’échec (éd. Allary), comment le fait de rater quelque chose peut s’avérer profitable sur le long terme. Pour le philosophe, c’est une étape vers la réussite.

Que doit-on apprendre de l’échec ?

Il est riche d’enseignements, pour peu que l’on s’interroge dessus. J’en distingue trois types : les échecs qui rendent plus fort, plus persévérant ; ceux qui rendent plus sage, plus humble, plus empathique ; enfin, ceux qui rendent plus disponible, pour prendre une voie alternative. A l’exemple de Serge Gainsbourg, qui a réussi dans la chanson parce qu’il avait d’abord échoué dans sa carrière de peintre. C’est ce que j’appelle la «vertu de bifurcation».

Tous les revers sont-ils vertueux ?

Non, il en existe dont on ne se relève pas. Trois conditions sont nécessaires pour y remédier. D’abord, reconnaître son échec. Ensuite, ne pas s’identifier à lui : il faut différencier «rater» et «être un raté». Enfin, bien le disséquer pour en tirer les meilleures leçons. Finalement, l’échec vertueux est celui qui va de pair avec l’audace. Qui n’a jamais connu le sentiment d’échec a raté sa vie, car cela signifie qu’il n’a pas pris de risques.

L’échec est-il un tabou français ?

En Finlande ou aux Etats-Unis, l’échec est vu comme un apprentissage, une expérience de la vie : on rate parce qu’on est entreprenant. En France, il est vu comme une humiliation : on rate parce qu’on est coupable. L’école républicaine, normative et égalitariste, ne valorise pas assez la singularité. Un élève qui échoue est considéré comme mauvais, alors qu’on pourrait estimer qu’il a un talent différent, original.

Les vertus de l’échec, Charles Pépin, (Allary éd.), 18,90 €.

 

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