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Chômage : pour Hollande, «la bataille porte ses fruits»

Le nombre de chômeurs sans aucune activité a atteint 3,48 millions en métropole [PASCAL GUYOT / AFP/Archives] Le nombre de chômeurs sans aucune activité a atteint 3,48 millions en métropole [PASCAL GUYOT / AFP/Archives]

Le chômage a continué sa décrue en octobre, avec une baisse de 11.700 demandeurs d'emploi sans activité, moins spectaculaire qu'en septembre mais qui conforte une tendance favorable, dans laquelle François Hollande voit le résultat d'une "bataille longue" qui "porte ses fruits".

Fin octobre, Pôle emploi recensait en métropole 3,48 millions de personnes sans aucune activité, en baisse de 0,3% en un mois. En incluant l'outre-mer, leur nombre s'élève à 3,73 millions (-0,3%).

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Depuis le début de l'année, 101.700 demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) ont quitté les listes de Pôle emploi, «soit en moyenne 10.200 en moins chaque mois», a souligné jeudi la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui a salué «sans le moindre triomphalisme» une «baisse significative».

En prenant en compte les personnes exerçant une petite activité, le nombre de demandeurs d'emploi a atteint 5,46 millions en octobre (-0,4% sur un mois, +0,4% sur un an) [AFP / AFP]
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En prenant en compte les personnes exerçant une petite activité, le nombre de demandeurs d'emploi a atteint 5,46 millions en octobre (-0,4% sur un mois, +0,4% sur un an)

 

Sur les douze derniers mois (d'octobre à octobre), «il s'agit même de la plus forte baisse observée depuis mai 2008», soit -2,8%, a-t-elle ajouté. Cette dernière statistique du chômage avant l'annonce d'une candidature éventuelle est une bonne nouvelle pour François Hollande, qui a conditionné sa décision à une baisse «crédible» sur ce front. «La bataille est longue» mais «elle porte ses fruits», a-t-il déclaré en visitant une start-up offrant des formations en ligne. "Depuis le début de l'année, le chômage baisse même s'il reste trop élevé", a poursuivi le chef de l’État. Il s'agit du deuxième mois consécutif de baisse - fait rare - survenu après un repli historique en septembre (-66.300).

Recul chez les jeunes

Le reflux touche encore une fois principalement les jeunes, avec une diminution de 7.400 du nombre de moins de 25 ans en catégorie A, portant la baisse annuelle à 8,2% (-43.200). «On est au niveau le plus bas depuis octobre 2011», a indiqué le ministère du Travail.

Évolution du chômage de catégorie A en France métropolitaine d'octobre 2015 à octobre 2016, des -25 ans et des +50 ans  [AFP / AFP]
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Évolution du chômage de catégorie A en France métropolitaine d'octobre 2015 à octobre 2016, des -25 ans et des +50 ans

 

Le nombre de chômeurs de longue durée s'est replié de 22.300 en un an (-0,9%, à 2,4 millions). Chez les seniors en revanche, il augmente de 1,6% sur un an. En comptant les demandeurs d'emploi exerçant une petite activité (catégories B et C), le nombre d'inscrits s'élève à 5,46 millions. La catégorie B (activité réduite courte) a reculé de 1,3% sur un mois, mais progressé sur un an (+2,5%).

La catégorie C (+78 heures dans le mois) a grimpé de plus de 9% sur un an. Cette hausse est «principalement portée par des demandeurs d'emploi qui travaillent au moins à 3/4 temps», relève le ministère, précisant que dans cette catégorie, «38% travaillent à temps plein, soit 480.000 personnes».

Les aléas statistiques, qui peuvent accentuer l'effet yo-yo des chiffres mensuels, n'ont pas eu d'influence ce mois-ci, d'après le ministère, qui souligne une baisse des radiations administratives et des défauts d'actualisation «dans la moyenne des mois précédents».

«Leurre» et «gaspillage»

Concernant la catégorie D, qui compte les chômeurs en formation (324.000), elle est «stable depuis trois mois» en raison de la concomitance entre entrées en formation et sorties, relève le ministère, alors que l'opposition et certains syndicats accusent le gouvernement de tenter de baisser artificiellement les chiffres avec le plan de 500.000 formations pour les demandeurs d'emploi. En entrant en formation, ces derniers quittent en effet les catégories A, B ou C pour rejoindre la D, moins commentée.

Depuis janvier, cette catégorie est en hausse de 50.000, mais «pas forcément en raison de passages de la catégorie A à D», estime le ministère. L'amélioration correspond aux bons résultats sur le marché de l'emploi, notamment les créations nettes d'emploi, qui ont atteint au 3e trimestre un niveau jamais vu depuis la crise de 2008 (52.200 nouveaux postes).

Pour le Premier ministre Manuel Valls, cette baisse «est le résultat de la politique volontariste», effet notamment du CICE et du Pacte de responsabilité «qui ont permis à nos entreprises de redevenir compétitives».

Mais à droite, Gérard Cherpion (LR) a dénoncé un «leurre» lié au «gaspillage de l'argent public pour assurer un avenir au futur candidat Hollande». Aux yeux de la CGT, il n'y a «toujours pas de baisse significative» et «une précarité de plus en plus grande». Même constat chez FO, qui s'inquiète d'un «sombre tableau pour les seniors et les précaires».

"Ces chiffres montrent la fragilité de la reprise économique et la difficulté de la +transformer+ en emplois stables", a réagi la CFDT. Le Medef appelle pour sa part à "amplifier les baisses de charges qui commencent à produire leurs effets".

Depuis le début du quinquennat, 556.000 chômeurs sont venus grossir les rangs de Pôle emploi.

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