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Deux militants de L214 interpellés en pleine nuit dans un abattoir

L214 dénonce régulièrement à travers des vidéos les conditions de mise à mort dans des abattoirs (Image d'illustration).[ANDRE DURAND / AFP]

Deux militants de l'association de défense des animaux L214 ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi dans un abattoir de Houdan (Yvelines) alors qu'ils venaient récupérer des caméras ayant filmé l'endormissement de porcs avant abattage.

Les deux hommes, cagoulés, et portant des vêtements de camouflage au moment de leur interpellation, avaient placé la veille quatre caméras GoPro sur les parois des caissons servant à descendre les animaux dans une salle où ils sont «endormis au CO2» avant d'être saignés. Mais l'une des caméras qui étaient fixées par des aimants et du ruban adhésif s'est détachée et est tombée lundi aux pieds d'un employé chargé de la saignée. Celui-ci a aussitôt prévenu la direction de l'abattoir.

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Le directeur, a alors porté plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Houdan qui, après avoir visionné les caméras de vidéosurveillance de l'entreprise montrant deux individus s'introduisant dans l'abattoir, a décidé de mettre en place un dispositif, avec l'appui d'un peloton de surveillance et d'intervention (PSIG). Les gendarmes ont parié sur le fait qu'ils allaient revenir chercher leur matériel assez rapidement étant donné que les caméras ont une capacité de stockage limitée.

Les deux hommes devant un OPJ

Bien vu. Neuf gendarmes ont procédé à l'interpellation alors que le duo pénétrait dans les locaux vers minuit. Leur matériel a été saisi. Les deux hommes, dont Sébastien Arsac, co-fondateur de L214, feront l'objet d'une convocation devant un officier de police judiciaire le 12 juin 2017 pour «violation de domicile» et «tentative d'atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image».

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Une porte-parole de L214 a indiqué que les militants ne s'étaient pas rendus dans cet abattoir «par hasard», soulignant que celui-ci leur «a été signalé» en raison de la présence d'un puits à CO2, une technique pour tuer les cochons qui est selon l'association «un procédé extrêmement choquant qui est fortement remis en question par des études scientifiques». L'action de L214 «n'était pas légale, mais ça n'en reste pas moins légitime», a-t-elle ajouté.

L214 dénonce régulièrement à travers des vidéos les conditions de mise à mort dans des abattoirs. Selon les gendarmes, l'abattoir de Houdan a été «inspecté deux fois cette année» et «aucune anomalie n'a été relevée» par le ministère de l'Agriculture. Quelque 90 personnes y travaillent. 

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