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Terrorisme : depuis 2015, une menace au quotidien

Des militaires de l'opération Sentinelle, mise en place en 2015, patrouillent aux abords de Notre-Dame, à Paris. [ALAIN JOCARD / AFP]

Deux ans après les tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, les Français sont habitués à vivre, jour après jour, avec le risque terroriste.

Il y a deux ans jour pour jour, un incroyable assaut - diffusé en direct à la télévision - était lancé pour libérer les otages de l’Hyper Cacher, à Paris. Un épisode douloureux durant lequel le jihadiste Amedy Coulibaly avait été tué, qui marquait la fin de quarante-huit heures complètement folles, et avaient fait entrer les Français dans une nouvelle ère d’ultra-vigilance face au risque terroriste.

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Entre la rédaction de Charlie Hebdo décimée par les frères Kouachi deux jours plus tôt, et l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe à Montrouge, ce sont dix-sept personnes qui, en tout, ont perdu la vie. Et durant les deux ans qui ont suivi ces massacres, c’est tout le pays qui a dû s’adapter à cette nouvelle donne.

«Vivre avec» le danger

En vingt-quatre mois, chaque Français a réalisé qu’il était devenu une cible potentielle. Une prise de conscience qui s’est accentuée après les attentats parisiens du 13 novembre 2015.  Ce sont d’ailleurs ces attaques qui ont immédiatement conduit à l’instauration de l’état d’urgence, renouvelé à cinq reprises et toujours en vigueur aujourd’hui.

Celui-ci s’est traduit par des mesures d’exception qui ont permis des dizaines de perquisitions administratives, de fichages d’individus présumés dangereux ou encore d’assignations à résidence. Dans les rues, le décor a aussi changé. De plus en plus de militaires armés de mitraillettes patrouillent pour la sécurité des Français.

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Mise en place le 12 janvier 2015, l’opération Sentinelle a vu le déploiement de 10 000 hommes sur tout le territoire. Un dispositif resté globalement stable, mais renforcé durant les fêtes dans les lieux clés.  Surtout, à l’image de ce que connaissent d’autres pays sous tension, comme Israël, c’est toute la société française qui a évolué.

Les Français vivent ainsi «avec une peur qu’ils n’avaient pas il y a deux ans», constate Hélène Romano, psychologue spécialiste du psycho-traumatisme et dont le dernier ouvrage «Après l'orage», explique les attentats aux plus petits. Selon elle, la population a intégré la réalité de la menace terroriste, et les habitants «anticipent plus leurs déplacements par exemple».

Un ennemi protéiforme

D’une manière générale, les Français n’ont pas eu d’autre choix que de s’adapter, tant les différentes attaques perpétrées sur notre sol ont prouvé que la menace prende différentes formes, du commando organisé à l’agression au couteau, en passant par l’attaque au camion dans la foule.

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Une variété qui correspond à la volonté de Daesh qui, dès 2014, appellait ses partisans à tuer les «mécréants» par n’importe quel moyen.

Mais le risque terroriste pourrait être encore plus grand en 2017. Selon le consultant et spécialiste du terrorisme Roland Jacquard, l’élection présidentielle, le retour de Français du jihad, ou encore la menace d’individus «qui s’autoradicalisent et qui peuvent passer à l’acte très rapidement» sont autant de facteurs à risques. 

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