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Un code couleurs sur nos aliments pour manger plus sain

Un logo basé sur un code 5 couleurs selon la qualité des aliments doit apparaître en avril dans les rayons. [JEFF PACHOUD / AFP/Archives] Cet étiquetage restera toutefois facultatif, la réglementation européenne ne permettant pas de le rendre obligatoire. [JEFF PACHOUD / AFP/Archives]

Des céréales moins grasses au petit déjeuner, un yaourt moins sucré au déjeuner, une pizza moins salée au dîner : un logo basé sur un code de cinq couleurs selon la qualité des aliments doit apparaître en avril dans les rayons pour aider les Français à manger plus sainement.

Cet étiquetage nutritionnel simplifié et facultatif, prévu par la loi Santé, a été dévoilé mercredi par le ministère de la Santé pour tenter de détourner, un peu, les consommateurs des produits riches en gras, en sel et en sucre.

La vignette retenue, baptisée Nutri-Score (appelé aussi logo cinq couleurs ou «5C») va «du vert à l'orange foncé en fonction de la qualité du produit, type plats cuisinés ou sodas», a expliqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans le Parisien.

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Cette vignette permet de distinguer (à l'aide d'une échelle de couleurs et de lettres allant de A à E) différentes versions d'un même produit manufacturé (céréales du petit-déjeuner, pizzas, biscuits, déserts lactés, plats cuisinés, conserves, etc.) et d'acheter le plus équilibré, le moins gras, le moins sucré et moins salé.

La pertinence du logo «5C» ressort d'une étude comparative menée pendant dix semaines dans des dizaines de supermarchés dans plusieurs régions. Quatre systèmes d'étiquetage nutritionnel simplifiés ont été testés, dont un émanant de l'industrie agroalimentaire et un autre mis en avant par la grande distribution. «Cet avantage de Nutri-Score est plus marqué encore lorsqu'on observe spécifiquement le comportement des consommateurs qui achètent les produits les moins chers», remarque Marisol Touraine dans un communiqué du ministère.

La ministre prendra «en avril un arrêté pour que les industriels puissent apposer ce logo sur les paquets dans les rayons des supermarchés».

Un étiquetage facultatif

Cet étiquetage restera toutefois facultatif, la réglementation européenne ne permettant pas de le rendre obligatoire.

Les industriels s'étaient élevés contre ce logo avec cinq couleurs proposé dès 2014 par l'épidémiologiste Serge Hercberg, président du Plan national nutrition santé (PNNS), et préconisé par le Haut conseil de la santé publique (HCSP). Le jugeant stigmatisant, ils avaient obtenu la réalisation de cette étude en conditions réelles d'achat. «Les résultats des études viennent de montrer que le plus pertinent des logos pour aider à manger sainement est le Nutri-Score», répond la ministre. «Je compte sur la pression des consommateurs, qui demandent à être informés, pour que les industriels s'engagent dans cette voie», insiste Marisol Touraine.

L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) a indiqué qu'elle maintenait «son engagement dans la concertation et attend(ait) la présentation officielle des résultats de l'expérimentation en conditions réelles prévue dans les prochains jours, par respect pour l'ensemble des parties prenantes impliquées». Et elle restera «vigilante sur la conformité du dispositif choisi avec le cadre réglementaire européen».

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«La nutrition est un déterminant majeur de la santé, pour le surpoids, l’obésité et le diabète notamment, mais aussi certains cancers et les maladies cardiovasculaires», souligne la ministre. Elle reflète aussi des «inégalités sociales de santé : le risque d’obésité pour les enfants d’ouvriers est près de cinq fois plus élevé que pour les enfants de cadres".

Un tiers des adultes est en surpoids et 15% des Français, soit près de sept millions d'adultes, sont obèses, rappelle son ministère.

«C'est une grande victoire pour la santé publique et pour les consommateurs», a déclaré à l'AFP le Pr Hercberg, défenseur du logo 5 Couleurs. «Il faut maintenant que les industriels qui ont demandé fortement des démonstrations scientifiques de l'impact de ce logo acceptent les règles du jeu et le mettent en place rapidement !»

De son côté, Karine Jacquemart, de l'ONG Foodwatch France estime que ce logo «ne prendra tout son sens que s’il devient obligatoire pour tous les fabricants» et est «apposé à l’avant des aliments». L’UFC-Que Choisir s'est réjouie de cette «victoire» : «La balle est désormais dans le camp des industriels et distributeurs.»

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