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Décès de Shaoyao Liu : les policiers entendus par l'IGPN

La famille de la victime conteste la version fournie par les policiers. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Les trois gardiens de la paix intervenus dimanche soir à Paris dans l'appartement de Shaoyao Liu, un père de famille chinois, quand il a été tué par un tir policier, ont été entendus vendredi par l'IGPN, la «police des polices», a annoncé le parquet de Paris.

Les policiers de la BAC avaient déjà été entendus par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dimanche soir dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet. L'audition des policiers qui s'est déroulée vendredi avait pour but de «confronter leur version», qui met en avant la légitime défense et «qu'ils ont réitérée», à celle de la famille de la victime, pour qui Shaoyao Liu n'a pas agressé les policiers quand ils sont arrivés à son appartement du XIXe arrondissement, a expliqué une source proche de l'enquête. 

La famille et ses avocats ont été reçus jeudi par le parquet de Paris, a indiqué ce dernier. «Comme la loi nous y autorise, nous leur avons donné accès aux procès-verbaux de l'enquête de flagrance et nous avons sollicité leurs remarques et demandes d'investigations», a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.

Selon la police, «un voisin avait appelé la police pour signaler la présence d'un homme se déplaçant dans les parties communes avec un couteau à la main». «Alors que la porte s'entrouvrait brièvement, puis se refermait» lorsqu'ils se présentaient devant le domicile, et que des «cris» et des «pleurs redoublaient», les policiers ont «forcé la porte», avait expliqué la préfecture de police. Shaoyao Liu a alors porté un coup avec une paire de ciseaux, blessant un policier à l'aisselle, selon la version policière, et alors qu'il tentait de porter un nouveau coup au fonctionnaire blessé, un des policiers effectuait un tir de riposte pour protéger son collègue, selon la préfecture de police.

Version contestée par la famille

Les enfants de la victime, présents dans l'appartement, contestent cette version. Selon leur avocat, Me Calvin Job, Shaoyao Liu «n'a blessé personne» et s'il portait des ciseaux, c'est parce qu'il «taillait des poissons». «Les policiers ont ouvert de force la porte de l'appartement, ce qui l'a propulsé vers l'arrière». Le père de famille n'a «porté aucun coup» et «ne s'est pas précipité» sur les policiers qui auraient «tiré sans sommation», selon l'avocat.

D'après les analyses toxicologiques, l'homme n'était pas sous l'emprise de stupéfiants ou de médicaments. Il avait un taux d'alcool de 0,71 gramme par litre de sang.

Son décès a déclenché la colère d'une partie de la communauté chinoise à Paris, dont des centaines de membres ont manifesté plusieurs fois cette semaine. Plusieurs incidents ont eu lieu et des dizaines de manifestants ont été placés en garde à vue. La Chine a publiquement demandé que la lumière soit faite sur les circonstances du décès.

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