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Guyane : le plan du gouvernement refusé, les négociations se poursuivent

Les discussions doivent reprendre dimanche à 11H00 (16h00 Paris)[jody amiet / AFP]
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Les discussions étaient suspendues dimanche matin en Guyane. Le collectif portant la mobilisation sociale réclame un «nouveau statut».

Justice, école, sécurité, santé, la série de mesures mises sur la table, pour la plupart «d'urgence» mais certains courant sur dix ans, n'a pas, jusqu'alors, mis fin à deux semaines d'un mouvement de protestation multiforme.

«Le gouvernement a entendu les aspirations et les demandes des Guyanais», a cependant estimé le ministre de l'Intérieur, avant de s'envoler samedi vers la métropole. Moins d'une heure plus tôt, le ministre de l'Intérieur avait listé une série de «décisions fermes et sans appel» devant une délégation d'une cinquantaine de Guyanais et affirmé que les 428 revendications avaient été «passées en revue, expertisées». 

La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a ensuite rencontré cette même délégation pendant 9 heures, entre 18H30 et 3H30 du matin (entre 23H30 et 8H30 à Paris).

Faute d'accord, les discussions devaient reprendre dimanche à 11H00 à la préfecture (16H00 à Paris), ont indiqué les participants. Une délégation de quelques dizaines de personnes, moins fournie que les jours précédents, est finalement entrée vers 12H30 (17H30 à Paris) dans la préfecture de la Guyane, théâtre des échanges.

«Un blocage du gouvernement»

«Le sentiment est mitigé, limite négatif», a estimé Davy Rimane, un membre de la délégation, à la sortie de la réunion. «Il y a vraiment un blocage du gouvernement pour ouvrir les robinets et régler les problèmes. On est déterminés, on joue l'avenir des nos enfants. Ca fait des décennies qu'on nous donne des miettes. Là, on dit stop», a-t-il ajouté. Pour Gauthier Horth, entrepreneur membre de la délégation :«toutes les questions sectorielles (agriculture, mines, etc) ont trouvé une issue», avant de nuancer son propos, «mais dès qu'on touche aux questions transversales, comme la santé ou l'éducation, ça bloque».

Au nom du collectif «Pou La Gwiyann dékolé», qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, il avait demandé quelques heures plus tôt «un statut particulier pour la Guyane» depuis le perron de la préfecture, déclenchant des vivats des centaines de personnes massées en contrebas.

Interrogé peu après par l'AFP, M. Rimane avait justifié cette exigence par la volonté de se débarrasser d'un lien «trop centralisé et vertical avec Paris», qui empêche la Guyane «d'avancer». Un référendum sur l'autonomie de la Guyane s'était tenu en 2010, et le «non» l'avait largement emporté.

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