La passation de pouvoir de dimanche sera inédite, dimanche. Pour la première fois, selon le politologue Olivier Rouquan, elle se fera dans la continuité.
Que retenir de la présidence de François Hollande ?
François Hollande a été sérieux dans le traitement des dossiers. Mais il n’a pas joué le jeu de la présidentialité dans le sens où l’entendent les Français. C’est un président à la nordique. Il n’a pas voulu user d’une parole forte au moment où les citoyens l’attendaient, dès l’été de son entrée en fonction. Ce qui a ensuite rendu inaudibles à la fois les constats qu’il pouvait faire, ou les solutions qu’il pouvait apporter.
Que laisse-t-il donc à son successeur ?
François Hollande a posé des jalons. Emmanuel Macron, du fait de son image, va pouvoir passer à l’offensive et innover. Il y a une filiation spirituelle entre les deux, alors que les alternances précédentes se faisaient après une période très conflictuelle ou contre un opposant. Ici, on est dans une transition douce. Ce sera un climat beaucoup plus apaisé, dimanche, lors de la passation des pouvoirs. Pour une fois, on guettera moins les signes de tensions que les clins d’œil qu’ils pourront se faire.
En quoi les débuts d’Emmanuel Macron seront-ils primordiaux ?
Emmanuel Macron n’a pas l’expérience parlementaire. Or, désormais, il s’agit d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale. Il doit innover, puisqu’il s’est engagé à changer le système politique. Ces actes de début vont beaucoup compter pour crédibiliser cette promesse. Et, dans le même temps, il devra aussi rassurer, car les Français sont conservateurs. Son dosage sera très difficile.