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L'Eglise appelle Macron à ne pas «réveiller les passions» sur la PMA

Pour Mgr d'Ornellas, «le CCNE fait état de deux réserves qui manifestent que la réflexion est loin d’être aboutie».[JEFF PACHOUD / AFP]

L'Eglise catholique, par la voix de Mgr Pierre d'Ornellas, appelle Emmanuel Macron à ne pas «réveiller les passions» sur la PMA, au lendemain de l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) favorable à son ouverture aux couples de femmes et aux femmes célibataires.

Dans une tribune à paraître dans Le Monde daté de jeudi, l'archevêque de Rennes, chargé des questions d'éthique au sein de l'épiscopat, estime qu'«il serait regrettable pour tout le monde que le président de la République et le gouvernement prennent rapidement des décisions qui suscitent la division en réveillant les passions».

Dans un avis rendu public mardi, le CCNE s'est déclaré favorable à l'ouverture aux couples de femmes et aux femmes célibataires de la PMA, aujourd'hui réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels. «Le CCNE ne donne qu'un avis qui, sans obliger, invite à une réflexion plus approfondie et davantage partagée. Donnons-nous le temps de la réflexion et du débat!», écrit Mgr d'Ornellas, pour qui «il est urgent de poursuivre l'apaisement de la France».

La «conviction personnelle» de Macron

Dans un entretien en mars au quotidien catholique La Croix, le candidat Macron avait dit que sa «conviction personnelle est qu'il faut étendre la PMA, au nom de l'égalité hommes-femmes et du droit à l'accès à une prestation médicale», tout en précisant qu'il «respecterai(t) l'avis» du CCNE et «regarderai(t) aussi l'état de la société et des débats qui s'y jouent pour agir de manière apaisée».

Pour Mgr d'Ornellas, «le CCNE fait état de deux réserves qui manifestent que la réflexion est loin d’être aboutie», évoquant «les conditions d'accès et de faisabilité» de cette PMA pour toutes et, s'agissant des femmes seules, «les interrogations sur les conséquences éventuelles pour l'enfant». En outre, souligne l'archevêque, 11 des quarante membres du CCNE ont rendu un «avis divergent» sur la PMA, appelant au statu quo.

Les droits du «plus fragile, à savoir l'enfant»

«La France ne trouverait-elle pas un élan nouveau grâce à une éthique de respect et de responsabilité, partagée par le plus grand nombre ? Par le refus de la GPA (gestation pour autrui, NDLR) en raison de la "violence" faite aux femmes, le CCNE opte pour une telle éthique», observe le prélat, qui appelle, dans la réflexion sur la PMA, à faire prévaloir les droits du «plus fragile, à savoir l'enfant».

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