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FN : deux hauts responsables évincés par Marine Le Pen

Marine Le Pen, président du Front National, s'adresse aux médias, le 29 juin 2017 à l'Assemblée nationale à Paris [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP] Cette mini-purge intervient au moment où un débat de refondation est engagé. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Marine Le Pen a fait évincer vendredi deux responsables régionaux FN rivaux, dont une lieutenante de Florian Philippot, faisant ainsi acte d'autorité pour tenter de «cadrer» un débat interne sur la refondation du parti en train de s'envenimer.

Concrètement, Pascal Gannat, patron du FN en Pays-de-la-Loire, pourrait perdre sa présidence lundi lors d'une réunion du groupe FN, un haut responsable FN espérant une solution à l'amiable.

Sophie Montel, son homologue en Bourgogne-Franche-Comté, a vu elle se constituer sur ordre de Marine Le Pen un groupe FN «officiel» dans sa région, composé d'une quinzaine de membres, la laissant siéger avec sept à huit autres conseillers régionaux parmi les non-inscrits. Elément déclencheur : la confiance maintenue par Sophie Montel à deux de ses proches, les conseillers régionaux Julien Acard et Antoine Chudzik, suspendus par la direction du parti pour des «propos très hostiles» à l'encontre de l'organisation de la campagne législative. Les deux s'en sont pris à «l'incompétence» dans les sphères dirigeantes FN, et notamment à des livraisons jugées trop tardives de documents électoraux pour les candidats aux législatives de juin.

«Tout changer» au FN

Le sujet est éminemment sensible, le FN étant dans l'attente d'un procès après une enquête s'étant penchée sur l'organisation logistique et financière des campagnes présidentielle et législatives de 2012. Mais cette mini-purge intervient aussi au moment où un débat de refondation est engagé, après une présidentielle et des législatives jugées décevantes en interne, en vue d'un séminaire fin juillet et d'un congrès début 2018. Marine Le Pen a dit vouloir «tout changer» sans «tabou», même si certains s'inquiètent au FN d'un débat plus structurel qu'idéologique.

Mme Montel comme M. Gannat, rivaux internes tous deux au FN depuis plus de trente ans, ont été parmi les plus critiques quant aux orientations actuelles du parti. La première a jugé «anxiogène» le discours frontiste sur l'immigration, le second a qualifié d'«épouvantail» la volonté de Mme Le Pen et de M. Philippot de sortir de l'UE et de l'euro.

Réagissant à cette décision, M. Gannat a déclaré à l'AFP avoir «toujours été loyal à Marine ; c'est un clan manipulateur qui lui a fait croire l'inverse». Mme Montel, qui s'imagine prochainement suspendue du FN, a elle estimé que cette éviction manquait de «finesse», arguant de sa «loyauté» mais aussi de son «courage» après avoir déposé «dix-neuf signalements» ayant abouti à une enquête judiciaire sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés de divers partis français hors FN.

Philippot réaffirme son soutien à Montel

Marine Le Pen avait exprimé à plusieurs reprises son agacement à l'égard de la montbéliardaise mais aussi de M. Philippot, qui ont lancé en pleine campagne législative une association «Les Patriotes», et que des frontistes accusent de fonctionner de manière clanique.

Florian Philippot a affirmé vendredi soir sur BFM TV qu'il «n'abandonnerait jamais» sa principale lieutenante et amie Sophie Montel.

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