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Alcoolisme : le baclofène serait dangereux à forte dose

L'agence estime que «le profil de sécurité du Baclofène […] est préoccupant». [DAMIEN MEYER / AFP]

Selon une étude menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’Inserm et l’Assurance maladie (Cnamts), l’utilisation du baclofène à forte dose pour traiter l’alcoolisme augmenterait le risque d’hospitalisation et de décès par rapport aux autres médicaments.

Les auteurs de l’étude, publiée lundi 3 juillet, ont en effet constaté que plus la dose de baclofène augmente, plus les risques sont élevés. L’ANSM souligne ainsi que «le risque d’intoxication, d’épilepsie et de mort inexpliquée (selon le certificat de décès) s’accroit avec la dose reçue».

Précisément, pour des doses comprises entre 75mg/jour et 180 mg/jour le risque d’hospitalisation est «modérément augmenté de 15%» tandis que le risque de décès est multiplié par 1,5. Mais lorsque les doses sont supérieures à 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation augmente de 46% et le risque de décès est multiplié par 2,27.

«Profil de sécurité préoccupant»

Selon les données de l’agence, 1% des patients traités au baclofène ont reçu de doses supérieures à 180mg/jour. Soulignant que «le profil de sécurité du Baclofène […] est préoccupant, notamment lorsqu’il est reçu à fortes doses», l’ANSM envisage «d’engager dès à présent une révision de la recommandation temporaire d’utilisation du baclofène dans l’alcoolo-dépendance, notamment en ce qui concerne les doses administrées».

Le cas du baclofène dans le traitement de l’alcoolisme connait des rebondissements depuis plusieurs années. A l’origine destiné à traiter les affections neurologiques, le médicament a vu sa popularité exploser en 2008 lors de le parution du livre du cardiologue Olivier Ameisen «Le dernier verre». Le médecin, décédé en 2013, y expliquait que le baclofène avait supprimé son envie irrépressible de boire de l’alcool. Depuis plusieurs années, le médicament fait l’objet d’une vaste étude en vue d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de l’acoolo-dépendance et bénéficie déjà d’une RTU, recommandation temporaire d’utilisation.

Les conclusions de l’étude menée entre 2009 et 2015 seront ajoutées au dossier d’étude de l’AMM, dont le verdict est attendu dans l'année. 

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