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Tout savoir sur François Lecointre, nouveau chef d’état-major des armées

François Lecointre parle avec Soumaïla Bakayoko, alors chef d'état-major de l'armée ivoirienne, à Bruxelles le 5 février 2013 [GEORGES GOBET / AFP/Archives] François Lecointre, ici avec Soumaïla Bakayoko, alors chef d'état-major de l'armée ivoirienne.[GEORGES GOBET / AFP/Archives]

Rwanda, ex-Yougoslavie, Matignon : le général François Lecointre, nommé nouveau chef d’état-major des armées, affiche un parcours mêlant brillants états de service sur le terrain et solide expérience des coulisses feutrées du pouvoir.

Âgé de 55 ans, ce Saint-Cyrien poivre et sel au profil athlétique était depuis septembre chef du cabinet militaire du Premier ministre, où il a successivement servi les socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve puis le chef du gouvernement d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe. «C'est quelqu'un de très charismatique, d'intelligent, de cultivé», affirme un conseiller qui l'a côtoyé à Matignon.

Issu de l'infanterie de marine, il a servi en Irak lors de la première guerre du Golfe (1991), à Djibouti (1991-93), en Somalie (1992) ainsi qu'au Rwanda, en plein génocide, dans le cadre de l'opération Turquoise (1994) puis durant la guerre de Yougoslavie (1995).

«Son expérience de terrain, son expérience de combat est évidemment quelque chose dans la période actuelle qui est particulièrement important pour nous», à l'heure où les troupes françaises sont déployées au Sahel et au Moyen-Orient pour combattre le terrorisme, a souligné Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement.

Reconnu comme un «héros»

Jeune capitaine du 3e RIMa, Lecointre s'illustre à Sarajevo lors de la reprise par l'armée française du pont de Vrbanja tenu par les troupes serbes. Un fait d'armes qui l'élève au rang de «héros reconnu comme tel dans l'armée», selon le président Macron.

«Après l'assaut du pont de Vrbanja , où nous avons eu 2 tués et 38 blessés lourds, j'ai demandé au psychiatre de voir les hommes. C'est du Rwanda qu'ils lui ont parlé», racontait le général Lecointre au Monde en 2014. Dans ce pays où furent massacrés quelque 800.000 personnes, en immense majorité des Tutsi, en une centaine de jours, «j'ai appris sur ma propre violence. La mort appelle la mort», confiait-il.

Après un passage à l'état-major de l'armée de Terre (2001-2005), il prend la tête du 3e régiment d'infanterie de marine à Vannes (2005-2007) et participe à l'opération de maintien de la paix Licorne en Côte d'Ivoire.

Auditeur du Centre des Hautes Etudes militaires (CHEM), il intègre en 2009 le cabinet militaire du ministère de la Défense avant de commander la 9e Brigade d'infanterie de marine. En 2013, il devient patron de la mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM). Il retourne à l'état-major de l'armée de Terre de 2013-2016, qu'il quitte sous-chef d’état-major pour diriger le cabinet militaire du Premier ministre en 2016.

«C'est un homme rassurant, lucide, fiable, qui a le sens de l'Etat», commente un autre conseiller qui l'a fréquenté à Matignon, ajoutant: «Sa lucidité fait parfois un peu peur (...) il n'est pas vendeur de rêves».

Malin et souple

Dans ses nouvelles fonctions, François Lecointre devra mobiliser toute son expériences des arcanes du pouvoir pour défendre les intérêts budgétaires des armées, auxquelles le président Emmanuel Macron a imposé des économies de 850 millions d'euros cette année. «Il est très malin et assez souple, il a moins la raideur du cavalier», commente un haut-gradé, faisant référence à l'arme de son prédécesseur.

Critique envers les coupes budgétaires, le précédent chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, a été poussé vers la sortie.

Marié, le général Lecointre est père de quatre filles.

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