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Une famille qui détroussait les touristes à Disneyland en procès

Vue sur Disneyland Paris à Marne-la-Vallée, près de Paris, le 16 mars 2017 [BERTRAND GUAY / AFP] Le préjudice est estimé, au bas mot, à un million d'euros. [BERTRAND GUAY / AFP]

Le procès d'une famille rom de Roumanie accusée d'avoir envoyé ses enfants détrousser des touristes étrangers s'est ouvert mardi avec le témoignage d'une jeune femme, voleuse repentie, qui a dénoncé le comportement violent du patriarche du clan.

Treize personnes au total - dont neuf sont incarcérées et l'une en fuite - sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) pour un millier de vols à la tire commis entre janvier 2014 et février 2016 aux abords de Disneyland Paris, dans les RER desservant le premier parc d'attraction d'Europe et dans le métro parisien. Et ce pour un préjudice estimé, au bas mot, à un million d'euros.

Parmi les prévenus, dix appartiennent au «clan» Dumitru-Imandita, originaire de la ville roumaine de Craiova, opérant en France depuis 2014 et dirigé d'une main de fer par Marian Tinca (ex-Dumitru), 57 ans, avec la complicité de son ex-femme Maria Iamandita, 51 ans. Comparaissent également les quatre enfants majeurs du couple et leurs conjoints, dont le rôle était de surveiller les agissements des cadets et s'assurer qu'ils donnaient bien le produit des vols.

Âgés de 12 à 17 ans, sept mineurs ont été condamnés le 21 juillet par le tribunal pour enfants de Meaux à des peines allant du simple «avertissement solennel» pour les plus jeunes, à trente mois de prison ferme, dont quatre avec sursis, selon une source judiciaire.

Entre 1.000 et 2.000 euros par jour

C'est sur eux, a établi l'enquête de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) en collaboration avec les autorités roumaines, que reposait entièrement l'économie de ce clan qui n'avait pas d'autre source de revenus. Quand ils étaient interpellés, ils donnaient des identités fantaisistes, et quittaient rapidement les foyers où ils étaient placés pour retrouver leurs parents, installés à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Le produit des vols - entre 1.000 et 2.000 euros par jour sous forme de devises, bijoux, téléphones, maroquinerie de luxe, tablettes - était utilisé pour les dépenses de la vie courante, mais aussi investi dans des achats immobiliers en Roumanie.

«Voler c'est tout qu'on a appris dans la vie», a avoué mardi à la barre l'une des prévenues, Théodora-Cesarella Iamandita, 28 ans, en racontant les coups, les menaces et la terreur que le patriarche Marian Tinca faisait régner sur le clan.

Les principaux prévenus sont poursuivis pour vol en bande organisée, recel, blanchiment et incitation de mineurs à commettre des délits. Le jugement est attendu vendredi.

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