En direct
A suivre

Affaire du Mediator : grand procès en vue pour Servier et l'Agence du médicament

Les laboratoires Servier et l'Agence du médicament renvoyés devant le tribunal dans le volet principal du scandale du Mediator [Fred TANNEAU / AFP/Archives] Les laboratoires Servier et l'Agence du médicament renvoyés devant le tribunal dans le volet principal du scandale du Mediator [Fred TANNEAU / AFP/Archives]

Après six années d'âpre bataille judiciaire, la perspective d'un grand procès du Mediator se concrétise : les juges ont renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris les laboratoires Servier et l'Agence du médicament dans l'affaire de cet anti-diabétique tenu pour responsable de centaines de morts.

Le groupe pharmaceutique répondra de "tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence", selon une source judiciaire, confirmant une information révélée mardi par France Inter.

Au terme de leur ordonnance, les juges d'instruction ont également renvoyé devant le tribunal, pour "blessures et homicides involontaires", l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui n'a pas souhaité réagir. Au total, onze personnes morales et quatorze personnes physiques seront jugées.

Prescrit pendant plus de trente ans à cinq millions de personnes en France, cet anti-diabétique était largement utilisé comme coupe-faim. Le Mediator avait été retiré du marché en novembre 2009, deux ans après les révélations du Dr Irène Frachon, à l'origine de la médiatisation de l'affaire.

La réquisitoire du procureur de Paris du 24 mai, confirmé en tous points par les juges, "déroule implacablement le récit de ce crime industriel hors norme au terme d’une instruction exemplaire, constamment entravée par les manœuvres dilatoires des conseils de Servier", a réagi auprès de l'AFP la pneumologue brestoise.

Durant six années d'information judiciaire, trois ont été "exclusivement consacrées à la procédure à la suite de multiples demandes et recours faits par la défense des mis en cause", avait déploré en janvier le procureur François Molins.

A l'annonce de leur renvoi en correctionnelle, les laboratoires Servier ont dénoncé une instruction "tronquée" qui a minimisé, selon eux, la responsabilité des autorités administratives. "L'action de l’Agence du médicament, de ses hauts fonctionnaires et de sa tutelle ministérielle a été occultée, alors que le Mediator était sous enquête nationale de pharmacovigilance de 1995 jusqu’en 2009", ont accusé les laboratoires dans un communiqué.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités