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Présidence LR : vers une candidature unique pour Wauquiez

Le vice-président des Républicains, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti, prononce un discours aux Estables en Haute-Loire, le 3 septembre 2017 [PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives] Le vice-président des Républicains, Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti, prononce un discours aux Estables en Haute-Loire, le 3 septembre 2017 [PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives]

Sans adversaire de poids, Laurent Wauquiez devrait être élu sans encombre en décembre à la présidence des Républicains mais ce tenant d'une «droite assumée» va devoir rassembler une famille fortement divisée et déboussolée par ses échecs électoraux du printemps.

Des six candidats à la candidature pour la présidence de LR -le scrutin est programmé le 10 décembre (et le 17 en cas de second tour)- seul le vice-président du parti est assuré de réunir les parrainages nécessaires.

Florence Portelli, qui a été porte-parole de François Fillon à la présidentielle, se veut pourtant plutôt optimiste. «Je n'ai pas de problèmes pour les parlementaires. Avec les adhérents, j'ai déjà plus de 1.000 parrainages. La dynamique est bonne. Si ça continue comme ça, j'aurai les signatures nécessaires», a-t-elle affirmé jeudi à l'AFP. Mais pour Julien Aubert, le juppéiste Maël de Calan, Daniel Fasquelle et Laurence Sailliet, proche de Xavier Bertrand, la partie se révèle autrement plus ardue: ils ont jusqu'au 11 octobre pour réunir les signatures de 13 parlementaires (5% des 251 députés, eurodéputés et sénateurs LR) et de 2.347 adhérents (1% du total), répartis sur 15 départements.

Après Mme Sailliet, qui a saisi le 6 septembre la Haute autorité pour dénoncer une potentielle "inégalité" entre les candidats qui disposent ou non de la liste des adresses mails des adhérents, les députés Aubert (Vaucluse) et Fasquelle (Pas-de-Calais) tirent à leur tour la sonnette d'alarme.

Montage photos des six candidats à la présidence des Républicains (de haut en bas): Julien Aubert, Maël de Calan, Daniel Fasquelle, Florence Portelli, Laurence Sailliet et Laurent Wauquiez [Eric Feferberg, Loïc VENANCE, Philippe HUGUEN, Joël SAGET, Geoffroy VAN DER HASSELT, Fred TANNEAU / AFP/Archives]
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Montage photos des six candidats à la présidence des Républicains (de haut en bas): Julien Aubert, Maël de Calan, Daniel Fasquelle, Florence Portelli, Laurence Sailliet et Laurent Wauquiez

 

«J'ai de moins en moins bon espoir», confie M. Aubert, qui ne dispose pour le moment que de «5 à 600 signatures» d'adhérents. «Pas de problème avec les parlementaires mais des signatures de militants, j'en ai moins de 1.000», affirme de son côté M. Fasquelle.

«Je suis très inquiet, la barre est mal placée», ajoute-t-il, en avançant plusieurs explications à cette récolte difficile: «le contexte, avec des militants groggy après les défaites du printemps» et dont 70%, selon un enquête interne de LR, ne veulent plus entendre parler de primaire pour la présidentielle ou toute élection locale, «et la façon dont c'est organisé».

La collecte ayant démarré le 11 septembre, «on n'a qu'un seul mois pour tout rassembler», regrette le député, qui aimerait que la Haute autorité «repousse d'une semaine la date limite» de présentation des parrainages.

«Parrainer n'est pas soutenir»

«On ne peut pas changer les règles du jeu en cours de campagne, pour la Haute autorité, c'est inenvisageable7, rétorque la direction du parti, qui assure néanmoins «faire une grosse campagne» auprès des adhérents, «dans le respect le plus total du devoir de neutralité» : diffusion du formulaire de parrainage dans le magazine des Républicains, mini-vidéo dédiée pour le site et les réseaux sociaux, campagne d'affichage dans les fédérations...

«Parrainer n'est pas soutenir», tient à rappeler Bernard Accoyer, secrétaire général de LR. «Le risque pour Les Républicains, s'il n'y a qu'un seul candidat, c'est de ressembler à la caricature que ses ennemis en font: un parti rétréci, verrouillé. Ce serait faire un cadeau à Emmanuel Macron et aux +Constructifs+», avertit M. Fasquelle.

«On préférerait qu'il y ait plusieurs candidats mais on n'est pas arbitres» de l'organisation du scrutin, réplique-t-on dans l'entourage de M. Wauquiez. «A la Haute autorité de voir si les règles doivent être assouplies».

Qui alors pour contrecarrer les ambitions du président d'Auvergne-Rhône-Alpes? Parmi les principaux contempteurs de sa ligne jugée «trop à droiteè, Xavier Bertrand, son homologue des Hauts-de-France, qui lui reproche de «courir après le FN», n'a pas voulu concourir.

Laurent Wauquiez, vice-président de LR et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors de l'ascension du Mont Mézenc en Haute-Loire, le 3 septembre 2017 [PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives]
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Laurent Wauquiez, vice-président de LR et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, lors de l'ascension du Mont Mézenc en Haute-Loire, le 3 septembre 2017

 

Idem pour Valérie Pécresse, désormais à la tête, au sein de LR, de son propre mouvement, Libres!. La présidente de la région Ile-de-France menace même de quitter le parti si des «lignes rouges» sont franchies, notamment «la porosité avec le FN».

S'il n'a pas d'adversaire pour le scrutin de décembre, le plus dur restera toutefois ensuite à faire pour Laurent Wauquiez: rassembler et remettre en ordre de marche sa famille politique dans la perspective d'une victoire de la droite à la présidentielle dans cinq ans.

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