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Marseille confrontée à l’horreur, le pays sous le choc

Deux femmes ont été tuées sur le parvis de la gare Saint-Charles. [© C_PARIS_AP / SIPA]

L’attaque au couteau perpétrée ce dimanche témoigne d’une menace terroriste toujours au plus haut. Un danger que l’Etat veut juguler à tout prix.

Un forcené d’une trentaine d’années a tué deux femmes à coups de couteau, ce dimanche, sur le parvis de la gare de Marseille Saint-Charles, avant d’être abattu par des militaires de l’opération Sentinelle. Si l’attaque n’avait pas encore été revendiquée dans la soirée, le parquet antiterroriste a été saisi de l’enquête dans la foulée. Selon les autorités, le mode opératoire, et le supposé cri «Allah Akbar» poussé par l’assaillant, peuvent en effet laisser penser à un acte de terrorisme islamiste. Preuve que la menace d’un attentat plane toujours sur le territoire.

Un danger aux multiples facettes

Aussitôt prévenu, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, s’est rendu sur place en fin d’après-midi, alors que le quartier était encore bouclé par les forces de l’ordre. Une réactivité devenue naturelle, deux ans après les massacres du 13 novembre en région parisienne. En effet, la dernière attaque meurtrière ne remonte qu’à avril, avec l’assassinat d’un policier sur les Champs-Elysées à Paris. Et pas moins de douze attentats auraient été déjoués depuis le début de l’année en France, selon l’Etat.

Des actions désormais protéiformes, perpétrées aussi bien à l’aide de voitures-bélier que d’armes blanches – comme l’agression de militaires à la machette devant le Louvre, en février. «Le terrorisme peut se dupliquer n’importe quand, n’importe où, sur n’importe qui, car il n’a plus besoin de préparation, d’explosifs ou d’armes à feu», relève Louis Caprioli, ancien responsable à la DGSI.

Or, le risque de voir des loups solitaires passer à l’acte apparaît d’autant plus élevé que, la semaine dernière, le leader de Daesh, Abou Bakr Al-Baghdadi, est sorti de près d’un an de silence pour exhorter, une nouvelle fois, les jihadistes à «résister» et «prendre pour cible» les «infidèles». Un acte isolé avec des moyens rudimentaires peut avoir «autant d’impact qu’un attentat à la bombe de grande ampleur», du fait de sa «médiatisation, que Daesh maîtrise très bien», explique Louis Caprioli.

L’Etat tente de riposter

«Nous ne baisserons pas la garde», a réagi Edouard Philippe après l’attaque de dimanche. Et pour cause, l’heure est au renforcement de l’arsenal législatif, alors que l’Assemblée doit adopter demain, en première lecture, un nouveau projet de loi anti-terroriste. Destiné à inscrire les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence (qui prendra fin le 1er novembre) dans le droit commun, le texte se veut une meilleure protection contre la menace, prévoyant d’élargir les compétences des forces de l’ordre pour mieux traquer les suspects.

Parmi les mesures déjà actées : des perquisitions de domiciles facilitées, des assignations à résidence applicables hors état d’urgence, ou bien encore l’élargissement des motifs de fermeture des lieux de culte. Autant d’armes censées, d’après l’Etat, apporter une réponse à la hauteur du danger.

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