Certains usagers l'ont déjà remarqué : il est de plus en plus difficile de trouver un Vélib' dans les rues de la capitale. Stations fermées ou complètement vides, vélos cassés... Comment expliquer que le service se soit tant dégradé ?
La faute d'une mutation vers le Vélib' 2 qui paralyse le système existant, alors que les travaux de démontage ont déjà démarré. Depuis le mois d'octobre, les premières stations ont commencé à être démontées «progressivement» – selon ce qui avait été annoncé – sauf que dans les faits, plus de la moitié des stations sont fermées dans certains quartiers parisiens.
Un service en berne ?
Depuis ce lundi, 65 nouvelles stations ont encore été fermées, s'ajoutant aux 151 déjà condamnées depuis le 9 octobre. Auquel vient s'ajouter un autre problème : si le nombre de vélos mis en circulation ne baisse pas proportionnellement au nombre de stations fermées, les bornes laissées ouvertes se retrouvent forcément pleines.
Ainsi par exemple, à l'écriture de cet article, à 11 heures ce mardi, dans un quartier du 10e, trois stations sur quatre sont fermées (deux stations rue des Petites Ecuries et une station rue du Faubourg-Saint-Denis). Et la quatrième station, rue de Paradis, est pleine et sera à son tour fermée le 6 novembre prochain. Alors que les trois autres stations les plus proches rue du Chateau d'eau, rue d'Enghien et rue de Mazagran sont elles aussi pleines. La carte interactive est à retrouver là.
Des usagers délaissés ?
Plusieurs élus du conseil de Paris – de tout bord politique – se sont d'ailleurs emparés du sujet et comptent bien aborder cette question au prochain conseil de Paris, qui doit avoir lieu les 20, 21 et 22 novembre prochains. C'est le cas d'Eric Azière, président du groupe centriste au conseil de Paris, qui a déjà dénoncé, interrogé par les Echos, «la dégradation du service» notamment liée «à la difficulté à trouver un vélo».
Un avis partagé par Jean-Baptiste de Froment, vice-président du groupe Les Républicains à Paris, qui «met en garde la ville sur un possible plantage du nouveau Vélib'». Ce dernier estime également que le véritable enjeu réside dans le risque de rupture dans la continuité du service, auquel sont abonnés plus de 300.000 personnes à Paris et proche-banlieue.
Car sur le papier, les stations devraient continuer à être démontées jusqu'en mars 2018, afin que les 1.400 nouvelles soient installées sur l'ensemble du territoire francilien. Selon Vélib', «la moitié d'entre elles sera mise en service dès le 1er janvier 2018». Mais au 1er janvier – dans à peine deux mois – il ne sera déjà plus possible de louer l'ancien Vélib', alors que le nouveau service ne sera pas parfaitement opérationnel avant fin mars 2018.
Dites @JCDecaux_France, c’est parce que vous avez perdu l’AO sur les Vélib’ que ça vous dispense d’assurer un service correct ?
— Nina Tanguy (@NinaTng) 16 octobre 2017
Le service velib se dégrade de jour en jour : en bas de chez moi, 4 vélos à la borne. Tous cassés.
— Joh Peccadille (@peccadille) 23 octobre 2017
Évidemment, toutes les stations aux alentours sont, du coup, pleines à craquer ! À quoi me sert l'abo si je dois en fait rentrer en taxi ?
— Nicolas TAMALET (@ntamalet) 14 octobre 2017
J'suis dans le tram, je regarde les stations Velib de Paris Nord-Est... Y avait une grève? TOUTES vides.
— Chinigga Rônin (@CeeSnipes) 13 octobre 2017