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Le camion avec une pub incitant les étudiants à la «prostitution» a été saisi à Paris

Le camion publicitaire vantant le site circule dans les rues de Paris. [Capture Twitter]

Un camion publicitaire qui circulait dans les rues de Paris et faisant la promotion du site RichMeetBeautiful.fr proposant de se faire payer par un homme (ou une femme) riche en échange de sa compagnie, a été saisi par les autorités ce jeudi.

«Hey les étudiant(e)s ! Romantique, passion et pas de prêt étudiant, sortez avec un Sugar Daddy / Sugar Mama», pouvait-on lire sur l'affiche, agrémentée d'une photo sur laquelle un homme visiblement nu embrasse dans le cou, par derrière, une jeune femme, qui semble nue elle aussi.

Le camion publicitaire qui circulait depuis ce mercredi dans les rues de la capitale a été saisi jeudi, a indiqué la préfecture de police de Paris. Ses responsables seront entendus pour «affichage d'un support sans autorisation préfectorale».

Constituant une incitation à la prostitution selon la mairie, celle-ci a demandé mercredi des poursuites contre le site internet du réseau de rencontres et la publicité mobile le vantant, qui a notamment circulé à proximité de l'Université de la Sorbonne. 

«J'ai saisi le procureur de la République et la plateforme de signalement Pharos» (qui permet de porter à la connaissance des autorités les contenus ou comportements illicites sur Internet) pour demander la fermeture du site RichMeetBeautiful.fr», a indiqué sur Twitter Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

«Outre le trouble à l'ordre public d'une publicité qui peut être vue par des mineurs, ce site est une violence faite aux femmes. Derrière ces images dorées, des jeunes peuvent tomber dans la prostitution», a-t-elle précisé à l'AFP. «Nous voulons une enquête qui pourrait amener à des poursuites pour proxénétisme», a ajouté l'élue parisienne.

Les élus EELV de Paris ont également demandé au gouvernement l'interdiction du site et de la publicité qui en est faite sur un chariot mobile stationné mercredi devant l'université Paris Descartes.

Ce «site met en relation des personnes aisées avec des étudiant-es en situation de précarité. Au final, il n'est rien d'autre qu'un outil incitant à la prostitution et, comme plateforme se rémunérant sur les mises en relations, son rôle se rapproche de celui d'un proxénète», indique le président du groupe EELV David Belliard dans un courrier à Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur, et à Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Cette dernière a confirmé ce jeudi matin sur Sud Radio avoir été «saisie» du sujet. Elle a jugé cette publicité «problématique».

«Cette publicité a pour objet d'attirer les étudiant-es en situation de précarité»

Le groupe note par ailleurs que «la création de cette plateforme est aussi le reflet d'un échec de notre société, celle de la précarité d'un trop grand nombre d'étudiant-es. De son côté, la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) a annoncé porter plainte «du chef de proxénétisme», estimant que «cette publicité a pour objet d'attirer les étudiant-es en situation de précarité (...) et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées».

«D'un cynisme total(...), la société prospère sur la précarité rencontrée par une partie des jeunes. Après plusieurs pays européens, elle s'attaque aujourd'hui aux campus français, en proposant une solution indigne», ajoute la FAGE dans un communiqué.

Le timing du lancement de cette campagne publicitaire, alors que les révélations sur le harcèlement sexuel ou les agressions vécues par des milliers de femmes confrontées à des hommes puissants s'accumulent, laisse également songeur. 

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