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Juppé tend la main à Macron sans convaincre au sein des Républicains

Le Président Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, serre la main du maire de Bordeaux, Alain Juppé, à Villepinte, près de Paris, le 16 juin 2016 [PATRICK KOVARIK / AFP/Archives] Le Président Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, serre la main du maire de Bordeaux, Alain Juppé, à Villepinte, près de Paris, le 16 juin 2016 [PATRICK KOVARIK / AFP/Archives]

Alain Juppé tend la main à Emmanuel Macron en prônant un «grand mouvement central»avec le chef de l'Etat aux élections européennes, une idée qui ne convainc pas des ténors des Républicains, en particulier Laurent Wauquiez.

C'est devant l'Association de la presse diplomatique française que l'ex-Premier ministre a fait vendredi cette proposition, rapportée par plusieurs médias : pourquoi ne pas bâtir un «grand mouvement central» avec le chef de l'Etat aux Européennes de 2019 ?

Alain Juppé, qu'Emmanuel Macron a chaleureusement salué samedi lors de la cérémonie du 11 novembre à Paris, a en particulier adressé un satisfecit au discours sur l'Europe prononcé il y a quelques semaines à la Sorbonne par le président de la République : «j'aurais peu de choses à y changer (...) c'est un bon discours qui trace des perspectives claires».

Juppé s'est réjoui, en se référant à l'Europe, de «la crédibilité française retrouvée, et d'une capacité d'initiative de la France qui s'était érodée dans la période précédente». Il a en particulier apprécié l'expression de «bien commun» utilisée par Macron pour parler de la construction européenne dans son discours.

Globalement, depuis l'élection de Macron il y a six mois, «il y a une forme de crédibilité retrouvée. L'image de la France a changé», veut croire Juppé, très proche du Premier ministre, Edouard Philippe.

Juppé, ministre des Affaires étrangères à deux reprises, a en outre adressé un bon point à Macron pour sa visite jeudi soir en Arabie saoudite, destinée à faire baisser la tension avec l'Iran. «Il est bon que le président mouille sa chemise pour jouer un rôle de médiateur (...) ça va peut-être marcher (...) l'initiative est tout à fait positive», a-t-il dit.

Pour lui, dans la politique étrangère du président, il y a «beaucoup plus d'éléments de continuité que de rupture». Il a par contre égratigné le chef de l'Etat sur ses relations avec Donald Trump : «je ne suis pas sûr que j'aurais manifesté autant d'empathie avec le président américain», reçu en grande pompe le 14 juillet à Paris.

A deux ans du scrutin européen, prochain rendez-vous de l'agenda électoral français, la proposition du maire de Bordeaux ne fait pas que des émules au sein de LR, qui va élire dans un mois un nouveau président.

«Profonde erreur»

Grand favori de cette élection interne, Laurent Wauquiez a ainsi jugé sur France 3 que cette idée était une «erreur».

«Nous ne partageons pas la même vision de l'Europe qu'Emmanuel Macron», en particulier sur l'élargissement éventuel de l'Union européenne, a-t-il expliqué.

«C'est une profonde erreur car l'élargissement a tué l'Europe», a prévenu Wauquiez, ancien ministre des Affaires européennes.

Juppé avait pour sa part égratigné vendredi des personnalités de son parti : «J'insupporte le discours anti-élites de certains dirigeants de LR. (...) Un peuple sans élites est un peuple sans repères».

Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, a elle aussi pris ses distances avec Juppé, qu'elle soutenait pourtant à la primaire de la droite en 2016.

«Des pro-Européens, il y en a toujours eu à gauche et à droite. François Mitterrand était pro-Européen, je n'ai jamais voté pour une liste socialiste» aux Européennes, a-t-elle souligné au Grand Rendez-vous CNews-Europe 1-Les Echos.

«Pour moi, Emmanuel Macron n'est pas un objet politique non-identifié, c'est un descendant de Dominique Strauss-Kahn en ligne directe, c'est un blairiste, un social-libéral européen», a détaillé Valérie Pécresse.

Elle veut pour sa part «construire une droite européenne qui aura ses listes, qui siègera dans le parti de droite européen, le PPE».

Valérie Pécresse se dit toutefois «très vigilante sur la ligne européenne de (son) parti», en particulier si Wauquiez en devient le président en décembre.

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