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42 ans d'écart : avant de les marier, la mairie demande une enquête

L'enquête a été lancée «dans le seul but de protéger l'un ou l'autre des conjoints d'un éventuel abus de faiblesse»[Pixabay - Image d'illustration]

Jean-Claude a 80 ans, Déborah 38 ans. La mairie de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), a suspendu leur mariage et demandé une enquête sur leur relation.

À la lecture de leur dossier de mariage, déposé le 20 novembre dernier, l’officier d’état civil «a estimé qu’il y avait un doute sur l’intention matrimoniale, et nous avons donc lancé la procédure d’audition comme la loi nous y autorise» explique au journal Nice Matin Alain Lucas, directeur du cabinet du maire.

Les agents de mairie chargés d'étudier le dossier ont été interpellés par la différence d'âge entre Déborah et Jean-Claude, mais également par leur situation : Déborah est assistante de personne en fin de vie et «monsieur venait de perdre sa mère qu'il gardait à son domicile et dont elle s'occupait. Ensuite, ils voulaient se marier très rapidement, sans que les enfants de la dame en soient informés» explique Alain Lucas.

Le 28 novembre, les deux futurs mariés ont donc été convoqués pour une audition séparée à la mairie. A l'issue des échanges, la mairie a fait un rapport au Procureur de la République qui a suspendu le mariage et demandé l'ouverture d'une enquête «dans le seul but de protéger l'un ou l'autre des conjoints d'un éventuel abus de faiblesse

«On émet un doute sur notre amour, c'est injuste.» 

Le couple se dit choqué par l'interrogatoire et la suspension de leur mariage : «On émet un doute sur notre amour, c'est injuste. Oui, Déborah est plus jeune que moi. Et alors ?» déclare Jean-Claude. 

Aucun des deux n'a accepté de signer le procès-verbal de l'audition, qui expliquait que si Déborah semblait amoureuse, «Jean-Claude n'était là que pour le sexe et pour déshériter ses enfants». «C'est un tissu de mensonges ! Il n'y a pas de questions d'argent là-dedans !» s'emporte la jeune femme. 

Ils ont tous deux été convoqués au commissariat pour continuer l'enquête, et Jean-Claude a rendez-vous avec un psychiatre. Lui ne comprend pas : «On a l'impression d'être des criminels. Ce n'est quand même pas un délit de s'aimer même quand on a une grande différence d'âge ? »

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