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«Vous pourriez être ma mère» : la remarque d’un élu LR à la présidente de la commission des Lois

Robin Reda, député LR de l'Essonne a qualifié son «rappel au règlement» de «quasi-maternel». [Capture d'écran - LCP]

La présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Livet (LREM) et le député LR, Robin Reda, se sont écharpés en pleine séance, ce mercredi. 

Après s'être fait longuement remonté les bretelles, l'un des deux rapporteurs de la mission d'information consacrée au délit d'usage illicite de stupéfiants, et en particulier de cannabis, s'est laissé aller à une parole jugée sexiste à l'égard de la présidente.

Tout a commencé quand cette dernière a reproché à Robin Reda (LR) et Eric Pouillat (LREM), auteurs du rapport de la mission d'information consacrée au cannabis, d'avoir transmis des éléments du document à la presse, avant sa présentation à l'Assemblée nationale. 

«Je tiens a leur rappeler un certain nombre de règles dont ils ont estimé devoir s'absoudre. Et je pense que ça n'est ni dans l'intérêt de la commission ni dans l'intérêt de l'Assemblée nationale dans son ensemble», a-t-elle lancé pour introduire son propos.

Yaël Braun-Livet a dénoncé des prises de paroles dans les médias des deux élus en décembre puis en janvier, alors même qu'elle affirme les avoir déjà rappelés à l'ordre sur ce point. Elle leur a aussi reproché d'avoir donné accès au contenu du rapport à certains titres. 

Par ailleurs, la responsable a avoué être «énervée», après avoir reçu un sms de la part d'un média lui demandant de décaler la séance de commission afin qu'un des rapporteurs puissent se rendre en plateau. «Je trouve ça particulièrement scandaleux», s'est-t-elle agacée. 

La présidente de la commission des Lois a estimé que ce comportement n'était «pas courtois vis à vis de (leurs) collègues à qui il aurait fallu réserver la primeur de (leurs) travaux». 

«Rappel au règlement quasi-maternel»

Elle leur a rappelé, enfin, que les travaux qu'ils avaient menés sur le cannabis avaient été effectués «pour le compte de l'assemblée nationale et pas pour le compte du gouvernement», comme certains médias ont pu le laisser entendre. «Je vous remercie de vous en souvenir et de ne pas réitérer ce genre d'actes», a-t-elle averti.  

Lorsque la présidente a finalement donné la parole aux députés, la réaction de Robin Reda, député LR de l'Essonne, visiblement irrité par cette série de remontrances, ne s'est faite pas attendre. Il a qualifié le «rappel au règlement» de «quasi-maternel» avant que la responsable de commission n'ait rétorqué qu'il s'agissait d'une «réflexion fort misogyne».

«Non, je dis ça parce que vous pourriez être ma mère», s'est alors défendu le rapporteur LR, âgé de 26 ans, face à la présidente de 47 ans.

Enfin, Robin Reda a critiqué «l'inscription très tardive à l'ordre du jour de ce rapport». «C'est extrêmement déloyal», lui a répondu Yaël Braun-Pivet, rappelant qu'une date initiale fixée en décembre avait été reportée à la demande des auteurs du rapport. 

Des réactions et des excuses

Après cet échange tendu, plusieurs personnalités ont réagi sur Twitter. A commencer par Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes/hommes. «Une femme de pouvoir n'est pas forcément une figure maternelle», a-t-elle notamment rappelé. 

La vice-présidente du groupe LREM, Coralie Dubost, a qualifié la réflexion de Robin Beda de «lamentable», tandis que Denis Masséglia (LREM) a estimé qu'ils n'étaient «pas acceptables».

Au lendemain de cet accrochage, le député a finalement présenté ses excuses à la présidente de la commission. 

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