Une confession fracassante. Avant la fin de sa garde à vue, Jonathann Daval a finalement reconnu avoir tué son épouse Alexia, 29 ans, dont le corps en partie calciné avait été retrouvé, fin octobre, dans un bois de Haute-Saône.
Ces aveux viennent éclairer une affaire qui a ému la France entière, et dans laquelle le mari éploré est devenu, en quelques heures, le criminel tant recherché.
Dans la soirée, Jonathann Daval a été mis en examen pour «meurtre sur conjoint» et placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Néanmoins, la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, n'a pas retenu la préméditation.
L'informaticien de 34 ans, placé en garde à vue depuis lundi, «a reconnu avoir tué son épouse, mais il a dit que c'était un accident, qu'il ne voulait pas et il regrette», ont indiqué à l'AFP ses avocats Mes Ornella Spatafora et Randall Schwerdorffer. «Nous ne défendrons pas un meurtrier. Nous défendrons un jeune garçon qui, dans une crise de couple, a tué son épouse par accident», a précisé l'un deux.
«Il l'a étranglée», a ensuite détaillé devant la presse Me Schwerdorffer, assurant que son client n'avait «pas été dans une logique criminelle» et «n'avait impliqué personne d'autre».
«Il n'a jamais essayé de mettre le feu au corps d'Alexia», a ajouté l'avocat. Pourtant, le corps partiellement brûlé d'Alexia Daval, employée de banque de 29 ans, avait été retrouvé le 30 octobre, dissimulé sous des branchages dans le bois d'Esmoulins, près de Gray, à quelques kilomètres du domicile du couple.
Pour justifier son geste, le mari a évoqué «une relation de couple avec de très fortes tensions. (...) A un moment, il y a eu des mots de trop, qu'il n'a pas su gérer».
Un avocat embarrassé
Alors que la garde à vue de Jonathann Daval a été prolongée ce mardi 30 janvier, son avocat s'est montré embarrassé devant la presse, évoquant des «éléments sérieux».
Me Randall Schwerdorffer s'exprimait devant la gendarmerie de Besançon, où son client a été placé en garde à vue depuis lundi. «On nous a apporté des éléments qui effectivement posent des véritables questions et Jonathann n'est pas soupçonné par hasard», a ainsi souligné l'avocat.
Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval : "Jonathann n’est pas soupçonné par hasard, il y a des éléments sérieux amenés par les enquêteurs" pic.twitter.com/ywuPqZWJak
— CNEWS (@CNEWS) 30 janvier 2018
Il a également précisé que le mari d'Alexia Daval maintenait sa version des faits sur la soirée précédant la disparition de la jeune femme. «Il maintient qu'il a passé la nuit chez lui. Les enquêteurs ont également des éléments sérieux pour affirmer que son véhicule a bougé. Je ne peux donc en l'état pas confirmer la version de Jonathann», a poursuivi Me Randall Schwerdorffer.
Des draps au coeur de l'enquête
Les enquêteurs ont placé Jonathann Daval en garde à vue lundi, plusieurs mois après la découverte du corps de son épouse. Les enquêteurs s'appuient notamment sur le témoignage d'un voisin du couple, qui affirme avoir entendu une voiture quitter leur maison la nuit précédant la disparition de la victime. Des propos qui auraient été confirmés par le dispositif de traçage du véhicule, prêté à Jonathann Daval par son employeur.
En outre,selon Le Point, les enquêteurs seraient en possession de morceaux de tissu, découverts sur la dépouille d'Alexia Daval, et qui proviendraient de draps du couple. «Je n'ai aucune information sur les draps. Vu ce qui est annoncé, je m'attends à tout. Cette pièce à conviction va être un élément essentiel du dossier», a expliqué l'avocat, cité par L'Est Républicain.
Des éléments à éclaircir
Plusieurs questions restaient sans réponse. D’abord, concernant le corps calciné de la victime, sachant que son mari avoue l’avoir étranglée, mais nie l’avoir brûlée.
De plus, Alexia portait une tenue de course, mais aurait été tuée avant de faire son jogging, laissant à penser que Jonathann l’a habillée ainsi après son acte. Les circonstances exactes du meurtre, enfin, restaient floues.