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Les aveux de Jonathann Daval «ne collent pas à la réalité» selon l’avocat des parents

L'avocat des parents d'Alexia Daval estime que les aveux de Jonathann Daval, qui a reconnu avoir tué sa femme, «ne collent pas à la réalité» des faits.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Jonathann Daval a-t-il dit toute la vérité ? Dans un entretien accordé à Ouest France, l’avocat des parents d’Alexia Daval, Me Jean-Marc Florand, estime que les aveux de l'informaticien, qui a reconnu avoir tué sa femme, «ne collent pas à la réalité».

Après trois mois de mensonges, après avoir trahi tous ceux qui le croyaient innocents et surtout ses beaux-parents, qui le défendaient bec et ongles depuis le début de l’affaire, Jonathann Daval a fini par avouer.

L’homme de 34 ans est ainsi passé du statut de veuf éploré à celui de meurtrier implacable, sous le regard perplexe de tous les habitants de la petite ville de Gray, sous le choc depuis ses aveux.

A la toute fin de sa garde à vue, sur les conseils de ses avocats, Randall Schwerdorffer et Ornella Spatafora, Jonathann Daval a reconnu, le 30 janvier dernier, avoir étranglé son épouse Alexia en octobre. S’il a expliqué avoir ensuite mis des chaussures de course aux pieds de son épouse, afin de faire croire qu’elle avait été tuée durant son jogging hebdomadaire, puis recouvert le corps d’un drap et l’avoir déposé en forêt, il nie en revanche avoir brûlé son cadavre. Mais pour l’avocat des parents de la victime, cette version ne colle pas.

Pas «au bout de nos surprises»

«Cette affaire, pour moi, sort de l’ordinaire», souligne Me Florand à Ouest France, estimant que nous ne sommes pas «au bout de nos surprises». Car pour lui, comme pour ses clients, plusieurs éléments dans les déclarations de Jonathann ne sont pas cohérents. «(Il) adorait sa femme. Ce n’est pas un homme violent. Sa personnalité pose forcément question. Ce Jonathann meurtrier, personne ne le connaît», explique-t-il.

Le conseil s'interroge également sur «la véracité de ces aveux qui, pour partie, ne collent pas à la réalité». «Jonathann a peut-être avoué ce qu’on voulait entendre de lui. Je ne doute pas qu’il soit dans le générique, mais à quelle place ? A-t-il bénéficié d’un complice ou d’un coauteur ? La qualification de meurtre sur conjoint va-t-elle se transformer en assassinat, en raison d’une préméditation ?», se demande le pénaliste.

Jonathann Daval a-t-il agi seul ?

Jean-Marc Florand s’intéresse notamment de près à la mort, qualifiée de suicide, de Yannick Chevallier à Esmoulins, début janvier. L’homme avait été retrouvé sans vie dans un cabanon de jardin, une balle de petit calibre dans la tête. Mais il aurait eu le temps de jeter l’arme à la poubelle, ramassée entre-temps, puis se serait écroulé quarante mètres plus loin.

L’avocat, qui n’est pas convaincu par cette thèse, souhaite réclamer au procureur de la République de Vesoul un prélèvement de l’ADN de Yannick Chevallier. «Y a-t-il un lien entre ce suicide et la mort d’Alexia ? (...) Deux morts violentes à quelques centaines de mètres de distance, c’est surprenant», juge-t-il.

D’autant que l’homme a quasiment le même âge que Jonathann Daval, qui a passé toute sa jeunesse à Esmoulins. «Jonathann Daval n’a pas encore avoué avoir brûlé le corps de sa femme. Qui l’a fait alors ?», se demande le conseil.

Traumatisés par les rebondissements de l’affaire, les parents de la jeune femme veulent des réponses. «Pourquoi leur gendre est-il passé à l’acte ? Comment a-t-il tué leur fille ? Qu’a-t-il fait du corps pendant une douzaine d’heures ? C’est un nouveau Jonathann, calculateur et violent, l’homme le plus détesté des Français aujourd’hui, que les parents découvrent…», explique l’avocat.

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