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Alpes-Maritimes : l'avalanche la plus meurtrière de l'hiver

Un hélicoptère de la gendarmerie survole les Alpes-Maritimes, à Isola le 23 février 2014 [JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP/Archives] Un hélicoptère de la gendarmerie survole les Alpes-Maritimes, à Isola le 23 février 2014 [JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP/Archives]

L'avalanche la plus meurtrière de cet hiver en France a fait vendredi au moins quatre morts, un blessé et un disparu à Entraunes (Alpes-Maritimes), aux portes du parc national du Mercantour, hors du domaine skiable.

Ils étaient accompagnés d'un guide qui est sain et sauf. Dans le groupe de skieurs, tous français, un cinquième a été blessé et aussitôt médicalisé, selon la préfecture des Alpes-Maritimes.

L'accident s'est produit sur la commune d'Entraunes, à 130 kilomètres au nord de Nice et aux portes du parc national du Mercantour. Les skieurs évoluaient loin de tout domaine skiable, en pleine nature, près du col de la Cayolle, à 2.326 mètres d'altitude.

«Toutes ces vallées sont très recherchées par les skieurs de randonnée car c'est joli et sauvage», a commenté à l'AFP Christophe Ollivier, responsable communication du syndicat mixte pour le développement de la vallée voisine de la Vésubie.

Les randonneurs séjournaient au gîte Ferran à Estenc, sur la commune d'Entraunes. Ils étaient partis vers 10h00 pour le col de la Cayolle avec leur guide.

En fin de matinée vendredi, ils ont été emportés par une coulée de neige. Les opérations de secours ont aussitôt été déclenchées, sous la direction de la sous-préfète Nice Montagne, Gwenaëlle Chapuis, associant les CRS de montagne de Saint-Laurent-du-Var, des gendarmes du PGHM de Saint-Sauveur-sur-Tinée et des sapeurs-pompiers.

En milieu d'après-midi vendredi, les opérations de secours se terminaient, selon la préfecture. Le procureur de la République de Nice a aussitôt ouvert une enquête, confiée à la gendarmerie.

Imprudence ?

«Beaucoup de neige s'était accumulée ces derniers jours et le redoux que l'on connaît depuis jeudi a fragilisé le manteau neigeux frais», a expliqué à l'AFP Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes.

Le risque d'avalanche dans le massif était de quatre sur une échelle de cinq, soit un risque fort, selon Météo-France qui met en garde contre les départs spontanés et les déclenchements provoqués par le passage des skieurs.

«Il y a eu d'importantes chutes de neiges ces dernières 48 heures et beaucoup de vent, ce qui a conduit à la formation de plaques à vent», a ajouté Dominique Létang, directeur de l'Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena).

«Les plaques à vent sont instables car elles n'ont pas de cohésion avec les couches de neige tombées précédemment. De plus avec le redoux et donc la fonte, le manteau neigeux s'alourdit et peut provoquer des déclenchements spontanés», a-t-il ajouté.

Interrogée par BFTMTV, la sous-préfète Gwenaëlle Chapuis a assuré que «seule l'enquête judiciaire pourra déterminer si c'est une imprudence ou pas».

En visite à Nice vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a exprimé sa compassion: «Je voudrais évidemment apporter tout mon soutien à l'ensemble de ceux qui, en ce moment, se démènent pour retrouver et apporter assistance à ceux qui ont été victimes de cette avalanche».

C'est la plus meurtrière de l'hiver en France, après celle dans les Hautes-Pyrénées le 15 février qui avait tué trois skieurs. Depuis le début de la saison en novembre, 20 personnes sont décédées dans des avalanches et 12 ont été blessées, en prenant en compte les victimes d'Entraunes.

Aucune avalanche meurtrière n'avait eu lieu cette saison dans les Alpes-Maritimes. Les chances de survie d'un skieur enseveli sont de 95% les 18 premières minutes, contre seulement 35% au terme de 35 minutes, selon la gendarmerie.

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