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A la gare de la Part-Dieu, à Lyon, des voyageurs sur les nerfs

Des passagers s'informent auprès d'employés de la SNCF en gare de Lyon Part-Dieu au début de la grève dans l'entreprise, le 2 avril 2018 [JEFF PACHOUD / AFP] Des passagers s'informent auprès d'employés de la SNCF en gare de Lyon Part-Dieu au début de la grève dans l'entreprise, le 2 avril 2018. [JEFF PACHOUD / AFP]

Beaucoup ont changé leurs plans à cause de la grève: à la gare de la Part-Dieu, à Lyon, bondée lundi en fin d'après-midi, les voyageurs étaient sur les nerfs, croisant les doigts pour attraper leur train avant le mardi noir annoncé.

«Nous partons à New York et on a dû tout chambouler avec la grève», explique à l'AFP Sophie Martin, commerçante de 46 ans en Saône-et-Loire. «Au lieu de partir directement de la gare de Montchanin, mardi, nous avons dû venir à Lyon ce lundi pour attraper un TGV pour Paris».

«En plus, nous devons payer une nuit d'hôtel. La grève des cheminots est inadmissible !», s'emporte son mari Olivier, un brocanteur indépendant de 50 ans. «C'est trop simple de prendre les gens en otage. Avec tout ça, on a qu'une envie, partir en courant à la concurrence».

La Part-Dieu accueille les trafics internationaux, nationaux et régionaux. C'est la première gare européenne par le nombre de passagers en correspondance.

Alain Lyothier, 67 ans, du Creusot (Saône-et-Loire), assure «comprendre les grévistes.» «On a quand même dû rentrer d'Aix-en-Provence un jour plus tôt à cause de la grève», ajoute ce retraité de Michelin.

Un employé sur un quai en gare de Lyon Part-Dieu au début de la "grève perlée" à la SNCF, le 2 avril 2018 [JEFF PACHOUD / AFP]
Un employé sur un quai en gare de Lyon Part-Dieu au début de la "grève perlée" à la SNCF, le 2 avril 2018 [JEFF PACHOUD / AFP]

Pour Yves Dallely, un autre retraité, «ça va être la galère pendant trois mois car je prends souvent le train. Je suis pour les cheminots mais contre la grève !», assène-t-il.

Assise près de sa valise, en attendant son train pour Grenoble annoncé avec 40 minutes de retard, Perrine Fontana s'avoue «très énervée».

«Je fais régulièrement des allers-retours entre Lyon et Grenoble, pour mon travail. La grève va me poser d'énormes problèmes», soupire cette avocate de 27 ans qui a anticipé son retour d'une journée «avant le mardi noir».

«Je peux dans une certaine mesure comprendre les cheminots mais leur grève remet en cause la vie personnelle et professionnelle de beaucoup de monde».

Les retours du long week-end de Pâques ont finalement été globalement épargnés avec un trafic «normal», selon la SNCF, qui prévoit ensuite un TGV sur dix sur l'axe Sud-Est et un TER sur vingt sur les lignes ferroviaires d'Auvergne-Rhône-Alpes. Quelque 800 autocars devraient prendre le relais.

«Le train, c'est vital !»

«J'espère que j'aurai mon train avant la grève. Il y a du retard à cause d'un incendie» aux abords des voies, soupire Mathieu Brochet, un lycéen de 18 ans allant de Chambéry à Nantes.

Marie Bonnefond, qui se dit pourtant «très patiente», arrive de Rennes et son train prévu pour Grenoble n'est toujours pas affiché. «J'aurais dû être chez moi à 19H30. Là, je ne sais pas... C'est très énervant quand on a cours le lendemain», reconnaît cette étudiante de 20 ans en école de commerce, qui fait souvent ce trajet.

«Pour le reste des jours de grève, je n'aurai qu'une solution: rester à Grenoble et ne pas voir ma famille en Bretagne. Ou alors ce sera du covoiturage. Et j'ai plusieurs entretiens à Paris pour des stages dans les semaines qui viennent. La galère...».

«Je comprends les revendications mais pas la méthode. Le train, c'est vital. C'est comme si les pompiers faisaient grève !», s'exclame la jeune fille.

Après l'entrée en vigueur prévue de la grève, à 19h, le hall de la gare s'était en partie vidé, les voyageurs ayant semble-t-il écouté les conseils de la SNCF.

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