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Contestation : des combats communs

Plusieurs grèves sont annoncées jusqu'en juin[Philippe HUGUEN / AFP]

Plusieurs mouvements se superposent les uns les aux autres et accentuent la pression sur le gouvernement.

Une grève, deux grèves, trois grèves… Si le mouvement intermittent des cheminots semble focaliser sur lui toute l’attention, la grogne sociale ne s’arrête pas aux portes des gares. Depuis mardi, pas un jour ne passe sans que des contestations prennent place. Une séquence sociale extrêmement importante qui concerne tous les âges, des étudiants aux retraités, et des professions, autant du public que du privé. Des luttes aux destins semblables, qui pourraient bien, si elles s’agrègent, déboucher sur un printemps social ?

Des mouvements unis

Derrière les cheminots français, dont la grève reprend ce week-end,de nombreux autres corps sociaux sont ainsi très remontés. A commencer par les pilotes d’Air France, qui ont fait coïncider leur quatrième jour de grève avec le début de celle des cheminots. Tout comme les salariés du secteur électrique et ceux de la gestion des déchets. Comme l’a relevé le député de La France insoumise, Adrien Quatennens, sur RFI, le «mécontentement» s’étend «partout». De quoi former une «convergence des luttes» ? C’est ce que souhaitent les syndicats, mais aussi plusieurs personnalités politiques telles qu’Olivier Besancenot ou Jean-Luc Mélenchon. Pour le moment, il est plus juste, cependant, de parler de «superposition des luttes», selon le chercheur du Cevipof, Stéphane Sirot, car les groupes n’ont pas encore «d’agenda commun».

Avant-hier, les manifestations qui réunissaient lescheminots mais aussi les étudiants, les agents hospitaliers ou encore les professeurs, peuvent cependant donner lieu «à une agitation sociale de grande ampleur», selon le spécialiste. Cinquante ans après, la mobilisation de la jeunesse, dans les facs de Montpellier, Bordeaux ou encore Toulouse, pourrait déboucher, espèrent les étudiants, à un mouvement similaire à celui de Mai 68. En attendant d’en arriver là, c’est un autre mouvement qui pourrait revenir sur le devant la scène : Nuit Debout. Le député François Ruffin, grand artisan de cette contestation politique et économique née en mars 2016, avaitainsi donné «rencard» hier, place de la Bourse à Paris, à tous ceux qui le souhaitent pour «qu’un truc se passe […] un truc qui soulève la chape de plomb de la résignation».

Trop de réformes ?

Ce début de convergence des luttes ne semble pas, pour le moment, faire véritablement peur à l’exécutif. «La mobilisation ne doit pas empêcher le gouvernement d’avancer», a fait savoir hier hier son porte-parole, Benjamin Griveaux, à l’issue du Conseil des ministres. Le Premier ministre, Edouard Philippe, qui devait se rendre au Mali ce week-end, a toutefois annoncé le report de son déplacement pour pouvoir rester à Paris. Alors que les cheminots reprennent leur grève intermittente samedi soir, il semble ne pas vouloir se disperser.

Ces derniers mois, «l’Etat paraît être allé trop vite dans ses réformes», relève Stéphane Sirot, ajoutant que l’exécutif se retrouve actuellement dans une position difficile. La séquence sociale coïncide ainsi avec une baisse de popularité du présient Emmanuel Macron. De la à lui faire enclencher la marche arrière ?

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