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NDDL : les zadistes ont un nouveau délai de 10 jours pour se régulariser

Un manifestant fait face à des gendarmes dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes le 13 avril 2018 [FRED TANNEAU / AFP] Un manifestant fait face à des gendarmes dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes le 13 avril 2018. [FRED TANNEAU / AFP]

Les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ont été appelés vendredi à régulariser leur situation avant le 23 avril, quelques heures après le lancement d'une opération coup de poing visant à dégager une route départementale.

Au lendemain de l'annonce d'une fin des opérations d'expulsion, la préfète des Pays de la Loire a tendu la main aux zadistes, y compris les expulsés, en les invitant à déclarer leurs projets d'ici le 23 avril pour amorcer un «processus de régularisation».

«Il leur est simplement demandé à ce stade de déclarer leur nom, de déclarer le projet agricole qu'ils souhaitent développer et de préciser les parcelles sur lesquelles ils souhaitent le mettre en oeuvre afin que l'Etat (...) puisse instruire ces demandes», a précisé Nicole Klein en soulignant que «les projets collectifs n'empêchent pas les projets individuels».

La préfète a annoncé qu'elle recevrait une délégation des occupants «le plus rapidement possible».

Des échauffourées ont eu lieu le 13 avril 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes [Fred Tanneau / AFP]
Des échauffourées ont eu lieu le 13 avril 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes [Fred Tanneau / AFP]

En attendant, les gendarmes vont rester trois semaines à un mois avec un triple objectif : déblayer les parcelles, garantir la libre circulation sur la D281 et la D81 et prévenir toute réoccupation illégale, a-t-elle énoncé.

Le dispositif demeurera «le temps qu'il faudra, avec les forces qui seront nécessaires. En revanche, il n'y aura plus d'expulsion», avait assuré dans la matinée le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.

Réaction des zadistes, dans un communiqué : «ce dont nous sommes certains, c'est qu'il ne sera pas possible de penser sereinement à la suite tant que la ZAD sera ciblée par ce type d'actions policières». Et d'ajouter que «malgré les destructions, la ZAD va se donner les moyens de continuer à résister et vivre».

Barricades reconstruites

La préfète s'exprimait alors que des affrontements étaient en cours un peu partout et que retentissaient en continu des tirs de grenade.

L'opération de la gendarmerie s'est concentrée sur la D81, l'une des deux routes principales nord-sud traversant la ZAD, surmontée de barricades enflammées vendredi matin. C'est sur cet axe, au carrefour de La Saulce, qu'une embuscade a eu lieu jeudi, selon les gendarmes, faisant 10 blessés dans leurs rangs, embuscade contestée par les zadistes.

Des gendarmes marchent près d'un véhicule détérioré lors d'échauffourées avec les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 13 avril 2018 [Fred Tanneau / AFP]
Des gendarmes marchent près d'un véhicule détérioré lors d'échauffourées avec les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 13 avril 2018 [Fred Tanneau / AFP]

Après des échauffourées en matinée un peu partout sur le site, les gendarmes se sont finalement retirés en fin de matinée. Le calme est alors revenu et des opposants sont parvenus à remonter plusieurs barricades sur la D81, a constaté l'AFP.

«Il y a un moment où on peut comprendre qu'il faut savoir cesser un combat qu'on a gagné et donc il n'y avait aucune raison que certaines personnes n'offrent aucune perspective sauf de rester dans une situation illégale, d'autant plus que c'était contre-productif pour la plupart des opposants», a réagi jeudi soir sur France info le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

L'opération d'expulsion des occupants de la ZAD considérés comme illégaux a commencé lundi, avec 2.500 gendarmes, huissiers et engins de chantier, et 29 squats ont été détruits en trois jours.

Selon le général Lizurey, environ 250 opposants étaient présents sur la zone en début de semaine. Mais «hier soir nous avions 700 personnes en face de nous, notamment des gens extrêmement violents, de l'ultra-gauche, certains 'black blocs' sont présents ici. Le seul objectif, c'est de casser, de casser du gendarme, de blesser, d'agresser, de vandaliser», a-t-il regretté.

Les gendarmes ont par ailleurs lancé une opération de police judiciaire au lieu-dit «La Grée» où des éléments «utiles à l'enquête» sur des tirs de fusée mardi contre un hélicoptère de gendarmerie ont été saisis, selon le parquet de Rennes.

Au total quatre personnes ont été interpellées vendredi matin pour participation à un attroupement, violences sur agent de la force publique (avec un marteau) ou outrage et rébellion, selon la cour d'appel de Rennes, précisant qu'un autre manifestant interpellé jeudi pour détention d'engin explosif est toujours en garde à vue.

Par ailleurs, le tribunal des référés de Nantes a rejeté vendredi la demande d'un occupant de la ZAD qui contestait la légalité de son expulsion du lieu-dit «Les 100 noms».

Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre Édouard Philippe s'était engagé à éradiquer cette «zone de non droit».

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